Critique

[à la télé ce soir] Cyril contre Goliath

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Julien Broquet
Julien Broquet Journaliste musique et télé

L’écrivain Cyril Montana a décidé de prendre son bâton de pèlerin pour sauver le village un peu marginal de son enfance.

Au début des années 2000, le couturier Pierre Cardin a acheté les restes d’une forteresse pour la rénover. Un édifice connu comme le château du Marquis de Sade qui s’y cacha jadis entre deux incarcérations. Lacoste. 400 habitants environ. Dans le Lubéron, à 40 kilomètres d’Avignon. Cardin voulait en faire le Saint-Tropez de la culture. Promettant hôtels, cafés, restaurants et un grand festival d’art lyrique, il s’est mis à acheter les maisons les unes après les autres. L’homme qui a habillé les Beatles et inventé le prêt-à-porter a fini par se retrouver avec une quarantaine de bâtisses, une dizaine de boutiques et des terres. Mais Lacoste se meurt. Les maisons sont vides et les rues désertes. Les derniers commerces ont disparu et avec eux les restes de vie sociale. Fils de hippies lui-même provoqué par son fils (« Tu n’es pas engagé« , « Tu ne sais pas te passer de la première classe« , « Sans wifi, tu fais de l’urticaire« ), l’écrivain Cyril Montana a décidé de prendre son bâton de pèlerin pour sauver le village un peu marginal de son enfance. Cyril contre Goliath raconte son combat à la première personne, avec de l’autodérision, certes, mais un peu d’exagération dans la mise en scène. Il n’en soulève pas moins des réflexions et des questions fondamentales sur ce que l’argent permet aux plus riches, le cheminement dans la lutte et l’engagement, et le dédain de ceux qui s’octroient tout.

Documentaire de Thomas Bornot et Cyril Montana. ***

Jeudi 11/02, 21h35, Be 1.

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