Critique

[À la télé ce soir] Charles Bronson, le génie du mâle

© COLLECTION CHRISTOPHE L
Julien Broquet
Julien Broquet Journaliste musique et télé

J’ai mis une beigne à Robert Redford, flingué Henry Fonda, coaché Elvis, trinqué avec Alain Delon et flirté avec Elizabeth Taylor. J’ai entretenu avec soin ma moustache, tiré sur tout ce qui bougeait et tabassé un paquet de figurants. Qui suis-je? Qui suis-je? Charles Bronson of course.

Onzième rejeton d’immigrés catholiques lituaniens, Charles Dennis Buchinsky travaillait dès 18 ans à la mine mais a joué de sa dégaine patibulaire, de son corps râblé, souple et musclé pour devenir le parfait justicier urbain, froid et implacable du cinéma américain et y jouer les grands fauves solitaires et les écorchés vifs. Des Sept Mercenaires à Il était une fois dans l’Ouest en passant par Adieu l’ami, La Grande Évasion et Les Douze Salopards, le documentaire de Jean Lauritano raconte un gamin à la diction défaillante devenu un acteur dur à cuir taciturne. Celui qui a lancé avec Death Wish (Un justicier dans la ville) la mode du vigilante movie (aussi appelé film d’autodéfense) dans lequel les héros aiment tant se substituer à la justice. Classique et cinéphile, basé sur de très bons choix d’images et non dénué d’humour, Le Génie du Mâle brosse le portrait d’un incompris. Un comédien comme tant d’autres piégé par son image. Une grenade dégoupillée toujours sur le point d’exploser.

Documentaire de Jean Lauritano. ****

Dimanche 6/12, 23h35, Arte.

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