Critique

[À la télé ce soir] Briarpatch

© MISO FILM
Nicolas Bogaerts Journaliste

La rentrée tient son ovni. Sortie des esprits tordus responsables de Mr. Robot et Legion, Briarpatch rappelle par moments autant Twin Peaks que Fargo et ressemble à un projet caché des Talking Heads qui aurait dormi dans les tiroirs en attendant un époque plus propice et déglinguée pour être mis sur écran.

Dans le fin fond d’un Texas raciste peuplé de tronches improbables et de notables locaux régnant sans partage, Allegra Dill (Rosario Dawson), fonctionnaire brillante au service d’un sénateur ambitieux, revient au bercail pour tenter de comprendre pourquoi sa détective de soeur a été tuée dans l’explosion de sa voiture. Une histoire d’adultère ou de corruption qui aurait mal tourné? Les révélations n’épargnent pas Allegra, pas plus que les retrouvailles avec son amour de jeunesse, la rencontre avec l’intelligentsia redneck pourrie jusqu’au gloitre, ou l’évasion spectaculaire des animaux du zoo qui jettent régulièrement la pagaille dans les rues. Les allégories, métaphores et autres figures de style pullulent, éclipsant quelque peu l’intrigue centrale au profit de ses ambitions stylistiques. Briarpatch est une série anthologique dont la première saison se dévore comme un thriller pulp aux pages écornées, gorgé d’humour tordu et de sensualité abrasive. Dawson délivre une performance qui rappelle les diva des années 50, mais le casting tout entier (Edi Gathegi, Kim Dickens, Allegra Edwards) rayonne dans cet univers où les animaux ne sont pas nécessairement ceux auxquels on pense.

Série créé par Andy Greenwald. Avec Rosario Dawson, Jay R. Ferguson, Edi Gathegi. ***(*)

Vendredi 11/09, 20h30, Be Séries.

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