Critique

[À la télé ce soir] Beforeigners

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Nicolas Bogaerts Journaliste

Anne Bjørnstad mélange des ingrédients de The Leftovers, de 4400, ainsi que de District 9 et Bright pour dénoncer, dans un polar sci-fi, les politiques ségrégationnistes et le racisme systémique.

Anne Bjørnstad avait créé en 2012 la série Lilyhammer, dans laquelle Frank Tagliano/Steven Van Zandt (The Sopranos), ancien mafieux new-yorkais bénéficiant du programme de protection de témoin, trouvait refuge dans une bourgade norvégienne. Affectionnant visiblement les fictions hybrides, un brin loufoques mais aux copieux sous-textes, elle mélange ici des ingrédients de The Leftovers, de 4400, ainsi que des films District 9 et Bright pour dénoncer, dans un polar sci-fi, les politiques ségrégationnistes et le racisme systémique. Un événement surnaturel -l’arrivée au large d’Oslo, dans un grand flash de lumière, d’un groupe de visiteurs venus tout droit de l’Âge de Pierre, de l’époque des Vikings et du XIXe siècle- lance cette fable qui prend la tangente du noir scandinave. Vingt ans et autant de vagues migratoires anachroniques plus tard, alors que les primo-arrivants tentent de s’intégrer dans la société norvégienne, les plus anciennes origines placent leurs représentants dans les strates subalternes et sous les préjugés des autochtones. L’une de ces indésirables, tatouages et chicots en parure, est retrouvée morte sur la plage. Lars, le flic dépressif de souche, et Alfdhir, rescapée des viols collectifs du XIe siècle et devenue inspecteur, vont révéler un large complot xénophobe aux répercussions abrasives. Une critique ouverte du racisme, des politiques migratoires punitives ainsi que du déterminisme social soutient la trame parfois brouillonne de cette fiction intense et non dénuée d’humour.

Série créée par Anne Bjørnstad et Eilif Skodvin. Avec Nicolai Cleve Broch, Krista Kosonen, Ágústa Eva Erlendsdóttir. ***(*)

Samedi 19/9, 20h30, Be Séries.

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