Critique

[À la télé ce soir] André Dartevelle, une vie contre l’oubli

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Julien Broquet
Julien Broquet Journaliste musique et télé

La fin des laminoirs de Jemappes. Un bidonville sans eau ni électricité à la sortie de La Ciotat. Des ouvrières qui veulent continuer à faire tourner leur boîte tombée en faillite. En 40 ans, André Dartevelle a filmé plus d’une centaine de reportages et de films indépendants.

S’il s’est fait le témoin d’un déclin, celui de la Wallonie industrielle, ce journaliste et réalisateur solidaire des travailleurs, cet homme qui se plongeait dans les fermetures d’usines, qui voulait vivre la crise en la filmant, a aussi raconté la famine au Brésil, l’Espagne d’après Franco et la révolution sandiniste… Rythmé par des propos de Dartevelle, des interviews de Josy Dubié et Luc Dardenne, Une vie contre l’oubli, dont la voix-off a juste un ton un peu trop scolaire, tire le portrait à un étudiant en Histoire de l’ULB qui avait 24 ans en Mai 68. Un homme avec des valeurs qui savait délier la parole comme personne. Il revient sur la naissance de sa vocation, les boulons qu’il lançait dans les vitrines des journaux réactionnaires et les billes qu’il faisait glisser sous les sabots des chevaux quand la police chargeait, sur sa carrière de reporter de guerre et ses portraits d’artiste… Tranches de vie, empreintes de leur époque, les reportages de Dartevelle sont les reliquats d’une autre RTBF. Quand la production du service public voulait être dérangeante, développer et convaincre par sa personnalité. Un docu bienvenu.

DOCUMENTAIRE DE KITA BAUCHET. ***(*)

Ce jeudi 12 janvier à 21h20 sur La Trois.

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