Critique

À la télé ce samedi soir: Pif, l’envers du gadget

Pif © Guillaume Podrovnik
Julien Broquet
Julien Broquet Journaliste musique et télé

Pif Gadget, dans lequel on trouvait des héroïnes, des noirs en cravates, puis même très tôt des préoccupations écologiques, était édité par le parti communiste.

« Quand j’étais gosse, mon grand-père m’offrait Pif mais mes cousines, elles, lisaient Picsou. Aujourd’hui, elles sont toutes mariées à des banquiers. » Ainsi parle dans le documentaire de Guillaume Podrovnik, l’un des lecteurs du magazine jeunesse le plus populaire, moderne et novateur des années 70. Le plus à gauche aussi. Et pour cause. Pif Gadget, dans lequel on trouvait des héroïnes, des noirs en cravates, puis même très tôt des préoccupations écologiques, était édité par le parti communiste. Pif a par moments flirté avec le million d’exemplaires. Quatre fois plus que son rival capitaliste Mickey. Rédacteur en chef adjoint, dessinateurs mais aussi lecteurs (le réalisateur, fils de cocos, Joris Clerté, Michel Gondry et des fans anonymes) rythment le portrait d’une légende à jamais célèbre, comme Bonux, pour ses gadgets (pois sauteurs, boomerangs, machines à faire des bulles…) et sa particularité, novatrice en son temps, du récit complet. Il raconte son ancêtre Vaillant, la naissance de Pif le chien dans les pages de L’Humanité, sa migration dans les pays amis (la Hongrie, la Roumanie, la Tchécoslovaquie) et ses westerns où le héros n’est pas le cowboy mais l’Indien… Pour la petite histoire, le directeur de L’Huma a récemment annoncé le retour du magazine jeunesse disparu en 1993, deux ans après l’URSS, et déjà momentanément relancé entre 2004 et 2009.

  • DOCUMENTAIRE DE GUILLAUME PODROVNIK.
  • Ce samedi 31 janvier à 22h20 sur Arte.

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