Critique

À la télé ce jeudi soir: Death Metal Angola

Death Metal Angola © DR
Julien Broquet
Julien Broquet Journaliste musique et télé

Joliment filmé, au plus près de ces jeunes à la saine colère, Death Metal Angola retrace la création du premier festival national de musique extrême.

Si on a pas mal parlé ces dernières années du kuduro, mélange à la mode de musiques électroniques et de rythmes angolais popularisé par les banlieusards lisboètes de Buraka Som Sistema, on aurait sérieusement mis en doute avant de voir le documentaire de Jeremy Xido l’existence d’une scène musicale métal dans l’ancienne colonie portugaise. Xido qui traversait le pays pour préparer un docu sur son système ferroviaire en est pourtant revenu avec une histoire peu commune. Celle de Sonia Ferreira et Wilker Flores. Deux fanas de rock hardcore à la tête d’un orphelinat dans la ville dévastée de Huambo, jadis appelée la Nouvelle Lisbonne. Joliment filmé, au plus près de ces jeunes à la saine colère, Death Metal Angola retrace la création du premier festival national de musique extrême. « Une musique agressive appropriée pour parler des batailles et des guerres que l’Angola a connues. » « Une musique qui résonne comme un cri de révolte. Et qui permet de se libérer des souffrances, d’extérioriser même ce qu’on ignore avoir en soi. »

La majeure partie du metal nordique a beau tenir de la fantasy et reposer sur des paroles fantasmagoriques, le metal angolais se veut lui extrêmement réaliste. Il évoque la dureté du quotidien, les ravages de la guerre civile, les épreuves que le pays a traversées et celles auxquelles il est confronté aujourd’hui encore. Certainement pas réservé aux amateurs de musiques qui décapent les oreilles et percent les tympans, Death Metal Angola est avant tout le récit d’une belle aventure humaine. La mise sur pied d’un événement culturel peu conventionnel dans un environnement où l’art sous toutes ses formes a relativement peu eu le droit de cité ces dernières années. On n’est peut-être pas près de voir des Angolais jouer dans les pâtures du Graspop. Mais que la musique de Before Crush, Mental Grave, Dor Fantasma et Nothing 2 Lose ait remplacé le son effrayant des bombes est déjà la plus belle des victoires.

DOCUMENTAIRE DE JEREMY XIDO.

Ce jeudi 26 mars à 21h15 sur La Trois.

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