Rock Werchter J2: La possibilité d’un Eels

© Olivier Donnet
Julien Broquet
Julien Broquet Journaliste musique et télé

Bien plus convaincant que des Arctic Monkeys en cruise control, l’inimitable Mark Oliver Everett a conduit Eels vers de somptueux sommets.

Mark Oliver Everett a toujours été un peu comédien et schizophrène. Alors forcément, quand on part voir Eels en concert, on ne sait jamais vraiment sur qui on va tomber. Le rockeur énervé, le songwriter dépressif, voire le guilleret blagueur avec son sac de pop songs imparables sur le dos. Dans l’esprit de son dernier album sobrement intitulé The Cautionary Tales of Mark Oliver Everett, E, l’homme qui aime les oiseaux, a livré vendredi soir un set distingué et de haut vol.

Batterie, contrebasse, trois guitares, de temps en temps un piano, le groupe de barbus épile la moitié de son dernier disque et débroussaille sa discographie en snobant quelques-uns de ses plus gros tubes dans une Barn prise d’assaut (avec un petit coup de main de la pluie sans doute).

Marc Oliver Everett sur la scène The Barn.
Marc Oliver Everett sur la scène The Barn.© Olivier Donnet

Daisies of the Galaxy, Grace Kelly Blues, I Like Birds et My Beloved Monster ne manquent pas de charme dans leurs nouveaux habits. D’humeur rigolarde, Everett qui a préféré le costard au training Adidas, présente l’un de ses musiciens comme Festiv Al, invite une spectatrice à monter s’asseoir sur scène. L’introduit comme sa petite amie, Jessica, et lui permet d’assister à la fin du concert aux premières loges. L’une des images sympas de la journée. Comme l’accueil hallucinant réservé à That Look You Give That Guy.

Derniers soubresauts rock avant que Diplo et son Major Lazer transforment la plaine en trampoline géant et en temple du mauvais goût, les Arctic Monkeys jouent en roue libre et pratiquement avec le frein à main. Les mecs de Sheffield devraient faire un stage chez Suarez (pas le clown de The Voice, le footballeur aux pulsions canines). Même les versions des vieux Dancing Shoes et I Bet You Look Good on the Dancefloor manquent sacrément de mordant. Turner, en mode « je me la joue rock star » et « je repeigne mes cheveux gominés entre deux morceaux », accumule les poses devant un décor lumineux qui en jette faisant écho à l’a pochette d’AM. Pas de souffle, pas de son. Et pas certain que les jeunes Singes qui avaient mis le feu au même endroit en 2006 pour leur première visite, profitant de l’annulation de Kelis, auraient aimé ce qu’on a vu hier. Le rock n’est définitivement pas fait pour le pilotage automatique…

Rock Werchter J2: La possibilité d'un Eels
© Wouter Van Vaerenbergh/Knack Focus

Set list de Eels:

Where I’m at

When You Wish Upon a Star

The Morning

Parallels

Daisies of the Galaxy

A Line in the Dirt

Where I’m From

It’s a Motherfucker

Lockdown Hurricane

A Daisy Through Concrete

Grace Kelly Blues

Fresh Feeling

I Like Birds

My Beloved Monster

Gentlemen’s Choice

Mistakes of my Mouth – Wonderful, Glorious

Where I’m Going

That Look You Give That Guy

Last Stop: This Town

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