Et si on laissait Kurt Cobain tranquille?

Kurt Cobain, sur la scène des MTV Music Awards en 1992. © REUTERS/Lee Celano
Kevin Dochain
Kevin Dochain Journaliste focusvif.be

Vingt ans après la mort du leader de Nirvana, la police de Seattle a découvert de nouveaux clichés du lieu où Kurt Cobain a été retrouvé. Il n’en a pas fallu moins pour que le Web s’enflamme et ressorte les théories du complot. À tort.

On va en bouffer, du Kurt Cobain, ces jours-ci. Et pour cause: il y a vingt ans, plus précisément le 8 avril 1994, le leader écorché de Nirvana était retrouvé mort dans sa maison de Seattle, une balle dans la tête.

C’est justement en anticipant le triste anniversaire, et les questions qui ressurgiraient, qu’un détective zélé de la police de Seattle a décidé de jeter un coup d’oeil dans le dossier fermé il y a longtemps et classé comme suicide. Pour se rendre compte que s’y trouvaient quatre pellicules qui n’avaient pas été développées jusque-là, et qui contiennent des photos du lieu où a été retrouvé le chanteur. Photos qui montrent plus de détails que les polaroids que la police avait alors à disposition: on y voit notamment une boîte contenant une seringue et une cuiller, matériel de base de l’héroïnomane.

L'une des photos montre une boîte contenant des seringues.
L’une des photos montre une boîte contenant des seringues.© REUTERS

L’info s’arrête là. Mais il n’en faudra pas plus pour que la Toile s’enflamme et déclare au quart de tour que le dossier est rouvert, alors que la chose est rapidement démentie par le Seattle Police Dept. sur Twitter. C’est qu’à mort de Kurt Cobain, les théories conspirationnistes s’étaient multipliées à vitesse vévéprime, un peu comme pour Michael Jackson ou Elvis: on se souvient des accusations de meurtre, d’implication directe de Dave Grohl ou de Courtney Love, pour ne citer que les plus grossières d’entre elles.

Sauf qu’il ne faut pas être enquêteur de police pour être convaincu que le suicide est la seule explication possible et imaginable. C’est que celui qui chantait ironiquement « Just because you’re paranoid doesn’t mean they’re not after you » (dans Territorial Pissings, s’inspirant directement du Catch 22 de Joseph Heller) cachait terriblement mal ses tourments. Si Kurt Cobain aurait tout fait pour atteindre la reconnaissance avant l’explosion Smells Like Teen Spirit, c’est en partie celle-ci qui l’a englouti. Mélangez le cocktail de la célébrité non assumée à la dangereuse spirale de la drogue, et tous les soupçons sont rapidement écartés. Et si ceux-ci persistaient, ce n’est pas la littérature ou les documentaires qui manquent pour les écarter définitivement…

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