Festival Anima: les Trente Glorieuses

Pour sa 30e édition, Anima jette un coup d’oeil dans le rétroviseur tout en restant tourné vers l’avenir d’un cinéma d’animation en pleine (r)évolution.

C’était en 1982, et le Centre culturel des Riches-Claires accueillait les Rencontres du cinéma d’animation, nouvelles venues dans un paysage cinématographique moins saturé qu’il ne l’est aujourd’hui. Vingt-neuf ans plus tard, la manifestation a fait son petit bonhomme de chemin, gagnant en ampleur et en rayonnement au gré de ses divers changements d’appellation et d’affectation. Jusqu’à s’ériger en rendez-vous incontournable d’un cinéma d’animation en pleine (r)évolution, dont Anima a su accompagner voire anticiper le mouvement. Ainsi encore d’une 30e édition qui s’ouvre ce soir sur Arrietty, le petit monde des chapardeurs, dernière production des mythiques studios Ghibli, avant de prendre, pendant une dizaine de jours, le pouls de la planète animée. Et propose, à cet effet, un copieux menu de 119 courts métrages et 12 longs métrages inédits, à quoi il faut ajouter 9 rétrospectives et autant d’événements.

Les Trente animées

Qui dit édition anniversaire pense en effet célébrations. Fort logiquement, les Trente animées seront l’objet d’une attention toute particulière pendant tout le festival, tantôt par touches discrètes (notamment au sein des séances C’est du belge), tantôt de manière plus spectaculaire. Ainsi d’une séance spéciale qui, le samedi 5, réunira Michel Ocelot, Peter Lord des studios Aardman, Bill Plympton ou encore Stéphane Aubier et Vincent Patar, venus des surprises plein leurs cartons. Soit la chronique d’une fête annoncée, qui se prolongera le lendemain lors de diverses séances événements. Et une façon d’honorer le passé tout en ayant le regard porté vers l’avenir -on y attend en primeur les premières images de l’un ou l’autre film en cours d’élaboration.

On rejoint là par ailleurs le leitmotiv d’une sélection officielle qui, si la 3D y brille par son absence, n’en explore pas moins la création animée du moment en ses multiples déclinaisons, des compétitions de courts et longs métrages à l’appui. L’occasion de découvrir, notamment, l’épatant Allez raconte! de Jean-Christophe Roger, d’après la BD de Lewis Trondheim et José Parrondo, ou encore Summer Wars, le nouvel Anime de Mamoru Hosada, le réalisateur de La Traversée du temps, mais aussi un film venu de Serbie, Technotise – Edit and I. S’y ajoutent des séances consacrées à l’animation irlandaise, roumaine et même chilienne -des Chilemonos annoncés comme une authentique découverte, et l’illustration d’une redistribution géographique de la production. Plus classique peut-être, Anima consacre encore un large focus à l’animation allemande, de la plateforme berlinoise Pictoplasma au Studio Film Bilder de Stuttgart en passant par la Kunsthochschule Kassel, là où les habitués se réjouiront de retrouver la traditionnelle Nuit animée, un rendez-vous incontournable parmi d’autres que l’on ne saurait tous recenser ici. Enfin, à l’attention des distraits, on signalera qu’il y a là une occasion unique de découvrir sur grand écran Fantastic Mr Fox de Wes Anderson, plébiscité en 2010 par la rédaction de Focus…

Festival Anima, du 4 au 13 mars, à Flagey, Bruxelles. Décentralisations dans diverses villes du pays. www.animatv.be

Jean-François Pluijgers

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