Arno, le Lonesome zorro, a 65 ans

Arno © Frédéric Pauwels
Laurent Hoebrechts
Laurent Hoebrechts Journaliste musique

Après Ostende, le plus beau a fêté son anniversaire aux Nuits Bota, vendredi soir. Pas près de prendre sa retraite.

Il a fêté ça à Ostende, mercredi. Mais puisqu’on n’a pas tous les jours 65 piges, Arno a remis le couvert hier soir le couvert aux Nuits Bota, sous le chapiteau.

Arno, à force, on le connaît par coeur. Allait-il tout de même profiter de l’occas’ pour sortir un peu des rails? Sur le coup de 20h, des cris de mouette annoncent sa montée sur scène. Mais après deux morceaux, on a compris. « Euh, merci à tout le monde d’avoirrrrr payé. Et maintenant une autrrrrre chanson. » Bim bam boum, il enchaîne, sans tralala. Pudeur ou fainéantise, c’est pas aujourd’hui que l’ours Arno, ce chanteur de charme mal léché, va révolutionner son tour de chant, ou y glisser l’une ou l’autre surprise (il fallait aller au casino pour ça). Bon, on est un peu injuste: Ad Cominotto vient bien ajouter son accordéon à plusieurs reprises. Karavan, choeur black dans lequel on reconnaît notamment Freddy Massamba, rejoint également le band (les fidèles Serge Feys aux claviers et Mirko Banovic à la basse; Laurens Smagghe à la batterie, Filip Wauters à la guitare), notamment sur une reprise de You Gotta Move, suivi d’un Whoop That Thing irrésistible – passer du blues tellurique à la secousse funk-no-wave eighties, c’est aussi ça la touche Hintjens.

On n’a trop entendu Vive Ma Liberté (en mode reggae-ska anecdotique) et les Yeux de ma mère pour vraiment encore les savourer. Par contre, quand Arno ressort Elle adore le noir, rarement entendu live, le blues-tango à l’Européenne continue de distiller un spleen urbain capiteux. En majorité, la setlist s’arrête à la moitié des années 90, faisant remonter de nombreux morceaux signés TC Matic. Sans forcer, il les arrime au présent, hic et nunc. « On en profite, parce qu’après le 25 (NdR: le dimanche électoral), on est dans la merrrrde, hein! », glisse Hintjens. Mais bon, Always look on the bright side of life, lance l’animal avant de dégainer The Parrot Brigade, tendu comme un string. « Here they come/Don’t be afraid/They’re just a part of the Parrot Brigade ». Message reçu.

La suite est cousue de fil blanc. Le final festif enchaîne O La La La, Putain Putain, et Les Filles du bord de mer, avant un dernier Bathroom Singer pour la route.

Après quasi deux heures de concert, Arno et sa bande repartent. À 65 ans, on ne le changera (heureusement) plus. Un exemplaire unique de lonesome cowboy made in Belgium, Ostendu magnifique à la tambouille linguistique toujours savoureuse. Une fameuse bête de scène surtout. Et même s’il ne surprend plus, il épate, encore et toujours.

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