Les Ardentes J3: Timber Timbre, courrier recommandé

© Olivier Donnet
Julien Broquet
Julien Broquet Journaliste musique et télé

Ardentes. Troisième jour. À la rencontre du sosie de Dante, de frangins énervés et de Timber Timbre, le meilleur concert du festival. On revient également sur les prestations des Boogarins et de The Bots.

Si elles ne diffusent pas la petite finale entre les hommes de Scolari et les Pays-Bas, les Ardentes ont commencé ce samedi à la sauce Brasil. Il est 13 heures. Et c’est peu de dire qu’il n’y a pas foule dans les hangars de Coronmeuse pour le premier concert de la journée. Les jeunes Boogarins viennent de Goiânia et font dans un rock psychédélique qui doit autant au Tropicalisme brésilien qu’au Jefferson Airplane, aux Beatles ou à un Tame Impala. Une centaine de courageux ont bravé la gueule de bois et semblent contents d’être là. Le chanteur doit rappeler quelqu’un aux Liégeois comme à ceux qui ont regardé la récente humiliation de la Seleçao. Teint mat, coupe à la Fellaini et tête de gentil ahuri, Fernando Almeida ressemble quand même sacrément à Dante, l’ancien arrière gauche du Standard. Les Boogarins passent en revue leur premier album As Plantas Que Curam. Idéal pour commencer la journée avec des guitares.

Le ciel est gris mais évite jusqu’ici de pleurer. Rock’n’roll, les gamins de The Bots, les frangins Anaiah et Mikaiah Lei, sont un peu les rejetons des Bad Brains, de Jimi Hendrix, des White Stripes et des Black Keys. Les deux Afro-Américains de Los Angeles avaient respectivement douze et quinze ans quand ils ont enregistré leur premier album en 2009. Une guitare, une batterie. Il n’en faut pas plus pour faire un maximum de bruit. Les Bots ont perdu l’effet de surprise et l’émerveillement que suscitait leur très jeune âge mais ils gardent une fameuse patate. Puissent-ils éviter de tourner en rond.

Le meilleur concert de la journée, celui du festival même, c’est celui de Timber Timbre. « C’est qui? Ca a l’air génial, questionne Taylor Kirk en tendant l’oreille. Mais restez avec nous. On va essayer de créer une atmosphère. De faire naître une ambiance. » Mission accomplie pour le divin chauve, bien plus convaincant qu’il y a quelques mois au Bota. Le formidable Canadien fait surgir les noms de Nick Cave, Leonard Cohen, Stuart « Tindersticks » Staples, Elvis, Devendra Banhart avec ses merveilles de chansons en déclinaison bien sombres et tendues… Ancien étudiant à la Film School de Toronto, Kirk est toujours aussi cinématographique. Armé de sa basse, flanqué d’un guitariste, d’un batteur et d’un claviériste, il se sent comme un poisson dans l’eau sous les lumières obscures de l’Aquarium. Parfait.

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