Les bonnes surprises de SXSW (vidéos)

South by Southwest. Austin, Texas. Une petite centaine de clubs. 2000 groupes. Pas loin de 10 000 concerts. On y était. Et avec l’aide des Belges rencontrés sur place, on vous raconte.

Kurt Overbergh
Directeur artistique de l’Ancienne Belgique

En quatre jours, j’ai vu à Austin 25 groupes convaincants. A commencer par Jamie Woon. La nouvelle sensation post dubstep à la James Blake, Mount Kimbie. Un usual suspect mais qui n’avait pas vraiment convaincu en solo au Vooruit. Je voulais voir ce qu’il donnait avec un vrai live band et je n’ai pas été déçu. J’ai aussi été vraiment convaincu par Liturgy. Un quartet de Brooklyn qui fait du black métal en jeans dans un esprit plutôt intello. Son leader Hunter Hunt Hendrix a écrit un manifeste philosophique sur le Black métal. Je vous le recommande. Ils jouent dans les prochains jours à l’AB dans le cadre du festival Domino. Etant donné l’offre démesurée, j’établis mon petit programme sur les sélections proposées par des références comme Pitchfork, Altered Zones ou Other Music, l’un de mes magasins préférés new-yorkais. Ca m’a notamment permis de découvrir Cults. Pitchfork a filé un bon 9 sur 10 à un de ses simples. De la pop sixties très stylée. Je pointerais encore Braids, de l’art rock accessible et vachement bien foutu qui est en train de buzzer. Et Sleep ∞ Over. Une fille en solo dans le genre electronica dream pop. Mon dernier choc, c’est Jack White qui joue deux titres dont une reprise de Buddy Holly (ndlr: Not Fade Away) en acoustique sur un bus, un Rolling Record Store. A vous donner la chair de poule.

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Damien Waselle
Cofondateur de Bang, promotion et marketing manager chez Pias

Depuis l’an dernier, nous organisons un événement Pias à South by Southwest. C’est une manière de nous installer aux Etats-Unis. Nous en avons profité pour voir pas mal de groupes. Parfois rencontrer et faire connaissance avec des artistes qui sont ou seront bientôt sur notre catalogue. Other Lives est par exemple signé chez nous mais n’a jamais joué sur le vieux continent. Ces mecs viennent de l’Oklahoma où comme ils disent, tu fais de la musique ou tu te cames. Vraiment bluffant. J’ai aussi été retourné par Braids, croisement entre Animal Collective et les Sugarcubes. Tandis que les Pains of Being Pure at heart m’ont rappelé ma jeunesse. Le shoegazing de Slowdive et de My Bloody Valentine. Je trouve aussi qu’il s’est vraiment passé un truc pendant le concert de Mount Kimbie. Que Sharon Van Etten donne des concerts pleins de tension comme ceux de PJ Harvey. Mais dans une version américanisée. Et j’attirerai l’attention sur Evan Voytas. Le fils caché de Matthew Dear et de Prince. Il aurait bossé pour Flying Lotus et Gonjasufi. Kate Moss est fan et a participé à une petite vidéo qu’on peut voir sur Youtube…

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Paul-Henri Wauters
Programmateur du Botanique

A South By Southwest, les concerts sont très courts. Pas vraiment du genre à permettre aux groupes de s’installer. Ca m’encourage à privilégier le mode marathon. Je me force à rester au minimum deux morceaux, au mieux trois ou quatre, et j’essaie de voir le plus de choses possibles. Ce festival a un effet centrifugeuse et on en sort secoué par plein de trucs. Les Anglais de Pulled apart by horses m’ont tiré vers le punk avec inventivité et explosivité. Les petits jeunes de Givers, des bleus blancs ricains, m’ont rappelé Fool’s Gold avec leurs guitares africaines, leur côté louisianais et voodooesque. Quant à Other Lives, groupe d’Oklahoma, il m’a charmé avec son approche classique et sa beauté sereine. J’ai vu énormément de bonnes choses en provenance du Canada. Des trucs qu’on a déjà programmé comme Suuns ou qu’on convoite tels Braids. J’ai aussi été jeter un oeil sur quelques projets qui seront à l’affiche du Botanique ou de ses Nuits. J’ai été franchement convaincu par Kurt Vile, très Neil Youngesque. J’ai aussi été séduit par Starfucker ou encore Heidi Spencer et son folk des grandes plaines américaines.

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Roel Vergauwen
Agent chez Livenation et programmateur d’I Love Techno

De manière générale, je note un retour en force du hip hop. Super énergique, Wiz Khalifa est un nom à retenir et une toute bonne vibe entoure Yeala Wolf. Pour ceux qui en doutaient, j’ai l’impression que le rap est toujours en vie. En ce qui me concerne, se rendre à South by Southwest, ça permet de repérer des artistes à faire tourner. Voire juste de les signer pour I Love Techno… Teed, Totally Enormous Extinct Dinosaurs, par exemple, fait dans le dubstep, l’électro, la techno house. Il est tout seul sur scène avec son laptop. Habillé en indien. C’est très frais. J’ai beaucoup aimé Oh Land qui a livré un concert aussi bon que le son était mauvais… On peut la comparer à une Robyn ou une Lykke Li. Et j’ai été frappé par le niveau d’Other Lives, que je situerais quelque part entre les Fleet Foxes et Radiohead. Liturgy, du Death Metal avec un son des années 80, est sans doute ce que j’ai vu de plus original.

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Eppo Janssen
Programmateur du Pukkelpop

Tous les ans, je dirais qu’on pêche une dizaine de groupes à South by Southwest. Ma principale découverte cette année, ce sont les Cults. Un groupe très estival. Psychédélique. Plein de reverb dans le son. J’ai aussi été happé par Tune-Yards. Je la connaissais déjà mais elle a, selon moi, réalisé un grand pas en avant. Il y a du Clash, du punk de la fin des années 70 dans la musique de cette fille. Et la manière avec laquelle elle mène ses concerts est tout simplement sidérante. Je constate un retour au punk. Mais plus dans l’esprit que dans la musique. Je le perçois même chez les rappeurs DIY d’Odd Future qui provoquent plus de stage diving que beaucoup de groupes de rock. J’ai aussi vraiment passé un bon moment devant le concert d’ Off!. J’ai grandi avec Black Flag. C’était vraiment cool de voir Keith Morris à 55 ans. Des chansons d’une minute. Un concert qui sonne comme les Circle Jerks. Super. De son côté, Ty Segall, avec sa solide section rythmique, fait du rock comme j’aime l’entendre et le voir. Un truc très Nuggets. Vous l’aurez compris, je suis plutôt un guitar addict mais j’aime aussi Oh Land, une petite Danoise, qui balance juste la perfect pop music. TV on the radio, plus noisy qu’avant m’a mis une belle claque et j’ai le sentiment que Foster The People va exploser.

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Jan Paternoster
Chanteur et guitariste de Black Box Revelation

« Nous avons enregistré notre nouvel album, que nous pensons sortir fin août début septembre, à Los Angeles dans le home studio d’Alain Johannes. Il était pour nous important de se produire à Austin. Red Bull Records et Worldwide Pants, le label de David Letterman, voulaient nous voir sur scène et apparemment ils ont apprécié. Nous avons reçu des offres pour un deal américain. C’est plutôt excitant. Nous étions sur la guest list des Queens of the stone age mais malheureusement, nous étions sur scène en même temps qu’eux. Enfin, on a donné quatre concerts en quatre jours. On a donc eu le temps d’aller voir quelques trucs. J’ai notamment découvert les Screaming Females. A priori, c’est pas 100% mon truc mais j’ai trouvé ça pas mal. Punky avec plein de solos de guitare new-york style. Ils ont de l’énergie mais ne sont pas là pour amuser la galerie. En plus la chanteuse a le même nom que moi, Paternoster. Elle est peut-être de la famille. J’ai également été voir les Black Angels. C’est l’un de mes groupes favoris et ils sont d’Austin. Je voulais les voir jouer à domicile. »

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Ben Baillieux-Beynon
Chanteur et guitariste des Tellers

« J’avais rencontré Julian Casablancas l’an dernier aux Ardentes (on a pour point commun d’avoir travaillé avec Gordon Raphael) mais j’étais trop petit au moment du seul concert donné par les Strokes en Belgique. A Austin, j’ai enfin eu l’occasion de les voir et c’était grandiose. A l’américaine. Avec feu d’artifice tiré d’un bateau. Génial. Nous avons aussi, grâce à Aurélie qui avait dans le temps accompagné Conor Oberst et Mike Mogis, pu assister à un concert ultra privé de Bright Eyes. On a terminé dans une chambre d’hôtel à boire des coups avec Michael Stipe. SXSW est plein de surprises. Dans un esprit plus découverte, nous avons joué un soir avec Gringo Star. Des Black Lips en un peu moins trash. Et les membres du groupe qui ont été voir Hunx and his punx sont revenus super emballés. Je peux encore vous recommander Summer Camp, qui figurait à l’affiche et avec qui on a joué à Los Angeles. »

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La suite de l’article dans la version papier de Focus Vif, n°14 en vente dès le 8 avril 2011.

Julien Broquet

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