Critique

Berberian Sound Studio

© DR
Nicolas Clément
Nicolas Clément Journaliste cinéma

THRILLER PSYCHOLOGIQUE | Quatre ans après Katalin Varga, l’anglais Peter Strickland propose une fascinante expérience sensorielle dans les coulisses du bruitage d’un Giallo d’époque. Écoutez voir.

THRILLER PSYCHOLOGIQUE DE PETER STRICKLAND. AVEC TOBY JONES, COSIMO FUSCO. 1H32. SORTIE: 03/04. ***

Pas dénué d’un certain hermétisme intello, le film ne fonctionne qu’à condition de se laisser porter par l’envoûtement, l’étrangeté de l’objet, l’onde quasi vaudoue qui le traverse. Soit l’histoire de Gilderoy, ingénieur du son britannique arrivé à Rome pour s’occuper du mixage d’un giallo (forcément) sanglant -un univers auquel ce vieux garçon introverti semble fort peu rompu. Imperceptiblement, la malédiction et l’angoisse propres au giallo semblent se propager hors de l’écran, le réel et la fiction, aussi outrée soit-elle, se télescopant bientôt dans un étrange no man’s land psychologique où tout semble possible… Entre la tendre ironie et le fétichisme vintage, un film en forme de déclaration d’amour, vénéneuse, au cinéma dans ce qu’il a de plus passionnément artisanal: si Gilderoy se montre capable de reproduire un bruit de soucoupe volante à l’aide d’une ampoule, Peter Strickland, lui, invente un ovni à base de pellicule. Magnétique.

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