Critique

La Vie moderne

Raymond Depardon livre une oeuvre âpre et personnelle, aussi patiente que juste. Il n’est pas l’un des meilleurs documentaristes au monde pour rien.

LA VIE MODERNE, DOCUMENTAIRE DE RAYMOND DEPARDON. ***
Ce mardi 20 mars à 22h50 sur France 2.

Raymond Depardon est sans conteste un des réalisateurs oeuvrant dans le documentaire les plus marquants du cinéma français, et même international. Des films comme Reporters (sur le journalisme), Faits divers (sur la police), San Clemente (sur un asile psychiatrique), Urgences (sur un hôpital du même genre) ou plus récemment 10e Chambre, instants d’audience (sur la Justice) en témoignent avec éloquence. Le cinéaste, aujourd’hui âgé de presque 70 ans, s’est souvenu de son enfance passée dans une ferme. Et l’envie lui est venue de retourner sur place, de filmer cette vie rurale… ou plutôt ce qu’il en reste. Il a promené sa caméra dans quelques exploitations accrochées à la moyenne montagne, y a recueilli les propos de paysans aux allures de survivants d’une époque révolue, quand la France était encore un grand pays agricole. Ces vieux éleveurs et agriculteurs sans descendance, ou dont les héritiers ne poursuivront pas le travail, la tradition, sont conscients de la disparition irrévocable d’un certain mode de vie. Quelques autres, plus jeunes, mesurent la difficulté d’une existence rude et exigeante. Depardon filme tout ce petit monde avec justesse et patience, avec aussi un sens extrême de l’image, souvent très belle. Cela se voit avec intérêt, et avec émotion, qu’on vienne de l’univers rural ou non.

Louis Danvers

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