Critique | Livres

William March – Compagnie K

Eric Swennen
Eric Swennen Journaliste livres

ROMAN | Avant la probable avalanche éditoriale spéciale 14-18 qui arrive, les éditions Gallmeister ont eu la sage idée d’anticiper pour mieux se démarquer en publiant pour la première fois en français Compagnie K de William March.

William March - Compagnie K
© DR

Paru en 1933, ce classique est l’un des rares romans sur la Grande Guerre adoptant un point de vue américain. Littéralement hanté par cette expérience traumatisante dont il reviendra décoré, le vétéran March mettra dix ans à dompter ses démons et à orchestrer ce roman choral pas comme les autres. Quatre-vingts ans plus tard, Compagnie K est toujours bluffant de modernité tant au niveau de la forme que du fond. Et dire qu’il évite les clichés propres au genre est encore bien loin du compte. En donnant la parole à chacun des 113 hommes de la compagnie, William March livre bien plus qu’une énième collection d’anecdotes racoleuses ou dégoulinantes de patriotisme malvenu sur la vie des tranchées. Mené par une écriture d’une subtilité et d’une intelligence rares, Compagnie K est un véritable coup de maître, une déclaration de haine viscérale à toute guerre passée ou à venir. Une vraie volée de plombs qui laisse des traces et qu’on va avoir du mal à digérer.

  • COMPAGNIE K, DE WILLIAM MARCH, ÉDITIONS GALLMEISTER, TRADUIT DE L’ANGLAIS (ETATS-UNIS) PAR STÉPHANIE LEVET, 230 PAGES.

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