Deus veni vidi vici

Laurent Hoebrechts
Laurent Hoebrechts Journaliste musique

Dès le départ ,les deux  » mamelles  » des Ardentes 2013 étaient bien identifiées. D’un côté, un gros quota français, de M à Lou Doillon. De l’autre, du local noir-jaune-rouge qui rassemble, de Soldout à Arno.

Exemple samedi soir en deux temps. Côté Paris d’abord, avec la présence d’Oxmo Puccino, dans la halle des foires. A quelques mètres de la scène, une installation vidéo montre le patron Mittal soufflant le nom des ouvriers virés après la fermeture des haut-fourneaux.  » Personne ne t’aime/c’est aussi ça être pauvre « , entame Puccino (Parfois), dont le set repose encore et toujours la même question : le rap est-il soluble dans la chanson et vice-versa. On soupçonne l’intéressé de s’en foutre royalement. Certainement parce qu’il en a les moyens : son aura, son charisme lui permettent en effet de jongler, de jouer sur les deux tableaux pour mieux peindre le sien. Son groupe aussi, qui à ce stade-ci de la tournée, est en pleine bourre, tournant à plein régime. Certes, il ne faudrait pas que Puccino en fasse de trop (Paname). Heureusement, le Black Jack Brel (bien avant Stromae somme toute) est aussi le Black Popeye, et quand il se met en mode hip hop festif (ses  » versions  » de 50 Cent, Eminem…), difficile de lui résister.

En repassant sur la grande scène, il restait à voir dans quelles dispositions d’esprit allait se présenter dEUS. Sans nouveauté discographique, le groupe de Tom Barman a quand même réussi à se dégoter deux, trois festivals belges cet été. Dont cette première aux Ardentes. En 20 ans, dEUS a pondu assez de  » classiques  » indie que pour offrir un concert best of. C’est d’ailleurs comme cela que le set démarre avec The Architect, Constant Now et puis surtout l’insubmersible Instant Street, enchaîné avec Fell Off The Floor Man. Une combinaison connue, mais qui, aussi tarabiscotée soient les chansons en question, reste d’une efficacité redoutable. Si on a bien entendu, Girls Keep Drinking est le seul morceau échappé du dernier Following Sea, tandis que la cover d’Oh Well, de Fleetwood Mac, sonne comme du Led Zep. Ce sont aussi les deux grosses touches inédites du concert, qui aligne à part ça les imparables. Le train dEUS file droit, Barman passablement déchaîné. Et puis il y a forcément Suds & Soda. Leur chevauchée des Walkyries, leur Teenage Riot. L’alarme est enclenchée, le public est invité à monter sur scène, ce dont il ne se prive pas. Envahissement général et gros boxon. C’est ce qui s’appelle mettre tout le monde d’accord.

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