L’Arnac½ur

Romain Duris et Vanessa Paradis forment un tandem des plus attachants dans cette comédie romantique joliment troussée. Désaltérant.

Romain Duris fait sans aucun doute partie des comédiens les plus charismatiques, les plus intelligemment charmeurs, du cinéma français d’aujourd’hui. Celui qui fut (et reste) l’interprète fétiche de Cédric Klapisch (du Péril jeune -son premier film- à Paris en passant par Chacun cherche son chat, Peut-être, L’Auberge espagnole et Les Poupées russes) trouve dans L’Arnacoeur un de ses tout meilleurs rôles: celui d’un… briseur de couples professionnel! Séducteur habile, Alex est l’homme qu’il vous faut si vous voulez ruiner un mariage, et que vous en avez les moyens. Ses services tarifés reviennent à se pointer dans la vie d’une femme comme par hasard, de la rendre amoureuse et d’écarter ainsi tout petit ami, tout fiancé, de la route de la belle. Une seule restriction vaut pour lui, mais elle est de taille: Alex ne « s’attaque » jamais qu’à une femme malheureuse au sein de son couple. Mais alors, pourquoi entreprend-il de mettre à mal un couple de trentenaires aisés, qui semble filer le parfait amour et est sur le point de convoler en justes noces? La réponse à l’écran, dans une comédie sentimentale démarrant de manière irrésistible, avant de se calmer un peu et de conserver jusqu’au bout un rythme de croisière appréciable. Vanessa Paradis s’y rappelle utilement à notre bon souvenir cinématographique. Mais c’est indubitablement Duris qui tient la vedette, dans un emploi qui lui convient à merveille. Le succès critique et public de L’Arnacoeur fut très grand, et ce film est, de tous ceux tournés par le comédien, celui qui a fait le plus d’entrées en France (près de 4 millions, pour un peu moins de 3 millions dans le cas de L’Auberge espagnole et de sa « suite » Les Poupées russes). De quoi entretenir l’image de « tombeur » d’un Romain âgé de 37 ans seulement, et dont les « victimes » à l’écran devraient encore être nombreuses à l’avenir…

LOUIS DANVERS