Critique

Salvador Dali, génie tragi-comique

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Guy Verstraeten
Guy Verstraeten Journaliste télé

Génie de la peinture devenu, sur la fin, véritable freak médiatique, Salvador Dali aura marqué le XXe siècle de son empreinte.

DOCUMENTAIRE DE FRANÇOIS LÉVY-KUENTZ. ***

Ce dimanche 2 décembre à 8h45 sur France 5.

Quel étrange personnage tout de même. Un peintre d’exception, certes, mais un être humain aussi farfelu que difficilement cernable. Le parcours de Dali nous est ici exposé à travers la douce voix tombante de Michael Lonsdale, laquelle se balade à travers d’intenses images d’archives. Intenses, parce que Dali l’était furieusement. A la limite de la folie d’ailleurs. Auteur de quelques-uns des tableaux les plus impressionnants du XXe siècle, le fantasque Catalan a largement dépassé le statut d’artiste pour embrasser celui, largement plus casse-gueule, de freak médiatique. Devenu une sorte de bête de foire télévisuelle sur les dernières décennies de son parcours, Dali a fini par lasser. Et si, dans le chef d’un tel génie de la peinture, on peut difficilement parler de « perte de crédibilité », son image s’en est trouvée quelque peu écornée. Tout porte à croire, cela dit, qu’il s’en moquait un brin: anarchiste et maître provocateur, Dali n’a eu de cesse, de son adolescence (il explique qu’il se jetait dans les escaliers pour attirer l’attention) à ses derniers souffles, de se faire remarquer. Par tous les moyens. Notamment le plus noble, l’art.

Ce documentaire classique mais dynamique nous entraîne un peu partout dans sa vie, de ses débuts avec Buñuel (Un chien andalou, gros coup de poing artistique) à l’engagement surréaliste, en passant par sa passion frénétique pour Gala, « chipée » à son ami Eluard. Un quart de siècle après sa disparition, cette évocation de l’un des plus formidables personnages de l’art moderne méritait qu’on s’y attarde.

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