Bons plans sorties pour le week-end

Mi-janvier, l’actualité culturelle reprend doucement un rythme de croisière après l’indigestion des fêtes de fin d’année. Tour de piste et sélection de sorties pour le week-end.

MUSIQUE

El Gusto Orchestra of AlgiersOù: Bozar, Bruxelles
Quand: samedi 14 janvier
Quoi: Y a-t-il un plan intéressant dont Damon Albarn ne fasse pas partie? Lorsqu’il croise le chemin de la réalisatrice irlando-algérienne Safinez Bousbia, il sent que le projet de cette dernière est d’envergure: documenter le parcours, dans l’Algérie coloniale des années 40-50, de musiciens juifs et musulmans jouant ensemble le chaabi, mix d’influences arabo-andalouses et orientales. Bousbia en fera un film qui était présenté au Bozar ce 12 janvier, soit 2 jours avant que l’ensemble reformé sur les cendres tièdes de la mémoire chaabi, The El Gusto Orchestra Of Algiers, ne donne un concert annoncé comme aussi joyeux que mélancolique.
www.bozar.be

Baxter DuryOù: Botanique, Bruxelles
Quand: samedi 14 janvier
Quoi: Sur les planches du Botanique, le fils d’Ian « Sex, Drugs & Rock’n’Roll » Dury viendra chanter ses ex, la solitude à Brixton ou la disco déclassée du samedi soir via une brassée de mélodies soul opiacées et de textes sous perfusion de vaudeville anglais. À guichet fermé… Pour les retardataires, la séance de rattrapage se fera aux Nuits du même Botanique, le 17 mai prochain.
www.botanique.be

Jukebox PartyOù: Atelier 210, Etterbeek
Quand: samedi 14 janvier
Quoi: « Oui, tu as chanté Nirvana en anglais phonétique sans rien comprendre aux paroles. Non, tu n’avais pas honte de faire du ski en tenue fluo. Oui, pour toi le Twix n’est qu’un Raider relooké… » Pour la troisième édition de ses soirées Jukebox, l’Atelier 210 reste dans le ton: ça sera kitsch, mais assumé. Que du fun décérébré en perspective!
www.atelier210.be

CINÉMA

Shame ****En salles depuis le 11 janvier
DRAME | Après Hunger, Steve McQueen fait, dans Shame, le portrait acéré d’un wonder boy new-yorkais accro au sexe. Et signe, aidé par le fidèle Michael Fassbender, une oeuvre aussi puissante que perturbante.
Notre critique

J. Edgar ***En salles depuis le 11 janvier
BIOPIC | Clint Eastwood raconte l’ancien patron emblématique du FBI dans un biopic ample et fascinant. Non sans défaut mais emmené par un remarquable Leonardo DiCaprio.
Notre critique

A Dangerous Method ****En salles depuis le 4 janvier
DRAME HISTORIQUE | David Cronenberg remonte aux sources de la psychanalyse dans un film qui a les apparences du classicisme et opère la synthèse de son cinéma.
Notre critique

Egypt on FilmOù: Bozar, Bruxelles
Quand: du 13 au 15 janvier
Quoi: Trois jours durant, ce sont différents regards récents sur la réalité égyptienne que sera invité à découvrir le public, à travers une série d’oeuvres de fiction ou documentaires, pour la plupart inédites. Parmi celles-là, 18 Days est sans doute celle qui offre la perspective la plus aiguisée sur les événements de janvier, envisagés à travers 10 courts métrages aux tonalités variées (avec notamment des pointes d’humour absurde n’étant pas sans évoquer celui d’un Elia Suleiman). D’autres films s’intéressent plus spécifiquement au quotidien égyptien. Ainsi de Hawi, récit polyphonique de Ibrahim El Batout qui fait converger à Alexandrie les destins incertains de plusieurs protagonistes. Un film tourné caméra au poing, avec des acteurs non professionnels, et dont la modernité offre un contraste étonnant avec les conventions narratives pesant sur Cairo Exit de Hesham Issawi, l’histoire contrariée d’un jeune couple mixte du Caire rêvant d’un ailleurs italien, alternative au marasme comme au poids des préjugés. Côté documentaires, At Night, They Dance de Isabelle Lavigne et Stéphane Thibault plonge au coeur d’une famille où l’on est danseuse de mère en fille, avec les aléas que cela suppose, là où The Three Disappearances of Soad Hosni de Rania Stephan, compose un superbe portrait à facettes de la légendaire actrice égyptienne au départ d’extraits de ses films. Prolongement judicieux de ce programme, plusieurs réalisateurs participeront, le dimanche, à une table ronde questionnant l’incidence des événements politiques récents sur le cinéma.
www.aflamdusud.be

Cycle Billy WilderOù: Cinematek, Bruxelles
Quand: jusqu’au 28 février
Quoi: Dix ans déjà que Billy Wilder a tiré sa révérence. Mais le temps qui passe ne semble avoir aucune prise sur l’oeuvre épatante de ce très grand cinéaste, aussi inspiré dans le film « noir » que dans la comédie. La Cinematek lui consacre une remarquable et abondante rétrospective, avec l’intégrale de ses films (26 longs métrages au total) mais aussi des réalisations d’autres metteurs en scène (Hawks, Lubitsch, notamment) à partir de ses scénarios. Car le réalisateur de Sunset Boulevard et de Some Like It Hot, de Double Indemnity et de The Apartment, fut aussi un grand écrivain de cinéma, signant entre autres les scripts de Ball Of Fire et Ninotchka. Le tout dans un immense bonheur de raconter, de captiver, d’installer des atmosphères et de peindre des personnages, dans le rire comme dans la noirceur.
www.cinematek.be

DIVERS

Des femmesOù: Théâtre Le Manège, Mons
Quand: jusqu’au 15 janvier
Quoi: Juillet 2011. Wajdi Mouawad, dramaturge palestinien de nationalité canadienne, présente sa trilogie Des femmes à Avignon. En ce début 2012, elle débarque à Mons et Namur. Signée par le très vieux Sophocle (né en 495 avant JC), cette tragédie grecque est jouable aujourd’hui parce que, selon Mouawad, « elle incarne depuis 20 ans, toutes les chutes qui se sont produites, à tous les niveaux, sociaux, migratoires, écologiques, humains. Sophocle met en scène la chute d’un héros ». Cela resterait très certainement du théâtre pour théâtreux, si Mouawad n’avait choisi pour incarner le héros dégradé Bertrand Cantat, le chanteur sulfureux de (feu) Noir Désir. C’est à la fois naïf et cynique de convoquer dans une pièce questionnant entre autres les rapports homme/femme un type qui incarne le comble de la violence mâle. A Avignon, mauvais timing: le père de Marie, Jean-Louis Trintignant, invité au festival, obtient le retrait physique de Cantat en scène. Sa partition vocale reste néanmoins sur bandes. A Barcelone, les représentations sont annulées, ailleurs, cela se passe plus ou moins bien, mais toujours avec la question sous-jacente: si Cantat a parfaitement droit à une seconde vie, n’est-il pas sournois de croiser certaines paroles de la pièce (aujourd’hui parues dans un album titré Choeurs) avec sa bio réaliste?
www.lemanege.com

Roi Lover et Reine LoveOù: Café Central, Bruxelles
Quand: jusque fin janvier
Quoi: Après les matriochkas de Sara Conti, c’est au tour d’un autre artiste urbain -mâle, cette fois- de s’approprier de façon éphémère la vitrine du Café Central. Son nom? 13 Pulsions. L’homme n’est pas un inconnu pour les lecteurs de Focus dans la mesure où ses portraits séduisent la rédaction depuis un moment. Il faut dire qu’un univers esthétique fort -des gueules d’atmosphère marquées par la vie- glané dans la rue a fait du travail de Manuel Francisco Murillo Perdomo une signature bruxelloise prisée. Pour l’occasion, clin d’oeil à la belgitude: le graffeur repenti s’est inspiré du couple souverain dans le contexte de la fête des rois. En phase avec l’esprit du street art, le Café Central n’a aucun souci à ce que l’oeuvre « se dégrade au fil du toucher, de l’arrachage voire de la découpe initiés par les spectateurs, nocturnes ou diurnes, parfois sous influence… » www.lecafecentral.com

FocusVif.be, Ph.C., J.F.Pl., L.D., M.V.

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