Série JP Nataf (2/3): Tout en punch et douceur

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JP Nataf a le regard doux, la barbe qui fait un peu peur, mais la parole facile. Après une première interview, l’homme montait sur la scène du Magic Mirror, au Brussels Summer Festival. Un concert humain, à son image.

« JP Nataf en concert, ça donne rien. Il s’endort presque sur sa chaise. » Même pas vrai. L’avertissement lancé par cette âme en peine, croisée quelques minutes avant le concert de JP, n’était qu’un bout de flan: l’ancien leader des Innocents se tient bel et bien debout et est à millie lieues de s’endormir. Ou d’endormir son public, venu en petite masse ce dimanche soir, dans les travées de l’ultra-cosy Magic Mirror, sorte de Cirque royal en kit (un Cirque princier en quelque sorte) où l’on se sent bien, vraiment bien.

Jipé débarque avec ses trois musicos (normalement, ils sont quatre, mais le dernier larron s’occupe d’un camping corse en été…), lunettes noires et barbe de 300 jours. Monkey pour commencer, mélancolie à frissons et on est parti pour un set d’une heure et demie, en parfait équilibre, dosé en punch et douceur. Fin et drôle entre les morceaux, fin et juste pendant, Nataf vient chercher son public par la qualité de ses chansons, par l’adresse de son jeu soutenue par un groupe en osmose. Même si le son est nickel, le groupe garde un côté bricolo et artisanal tout à fait charmant.

Nataf enchaîne les morceaux de son excellent album Clair, qu’il entrecoupe d’incursions dans Plus de sucre, toujours avec grâce. Les applaudissements montent dans les tours après chaque titre, une véritable communion s’installe entre le groupe et le public. L’ancien (et futur?) chanteur des Innoncents s’excuse un brin avant d’entamer l’entêtant et poignant Seul Alone: « J’aimerais être comme Chuck Berry et faire des chansons de deux minutes », sourit-il. Avant de planter le morceau en plein milieu, de se reprendre et de se replanter dans la bonne humeur.

Humain, ce set où les rappels succèdent aux rappels. Ca bouillone avec le manuchaoesque Escobar, que le lascar ne joue qu’en concert (idéal pour une fin de set, mais y’en a encore). Ca sourit avec Comme la lune, chouette reprise d’un chouette morceau de Joe Dassin. Puis ça pulse bien fort quand Jipé reprend l’un des tubes des Innocents, Un Monde parfait. Sûr que les festivaliers en auraient repris une couche. Une ou dix.

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A suivre:
Série JP Nataf (3/3): « On a la même langue, mais vous ne la voyez pas pareil »

JP Nataf, Clair , chez Tôt ou Tard.

Guy Verstraeten

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