Critique

Les Neiges du Kilimandjaro

DRAME | Robert Guédiguian renoue avec le film de quartier, peuplé de figures familières, les Jean-Pierre Darroussin, Ariane Ascaride et autre Gérard Meylan notamment.

DRAME | Inspiré du poème Les pauvres gens de Victor Hugo (et empruntant son titre à une chanson de Pascal Danel), le nouveau film de Robert Guédiguian ramène le réalisateur à l’Estaque, cadre d’une chronique sociale grave et solaire à la fois. Au c£ur du film, il y a Michel et Marie-Claire, un couple dont rien, pas même le licenciement récent du mari, soudeur et délégué syndical aux chantiers navals, n’a pu entamer le bonheur, pas plus que les convictions ni les idéaux, d’ailleurs. Leurs certitudes volent toutefois en éclat lorsqu’ils sont victimes d’un cambriolage violent, dont il apparaît que l’un des auteurs est aussi l’un des leurs, un jeune ouvrier venant de perdre son emploi… Avec Les neiges du Kilimandjaro, Robert Guédiguian renoue donc avec le film de quartier, peuplé de figures familières, les Jean-Pierre Darroussin, Ariane Ascaride et autre Gérard Meylan notamment. Le réalisateur de Marius et Jeannette ne cède pas pour autant à la facilité: porté par un élan généreux autant que sincère, son film est aussi lucide, s’agissant de confronter les engagements et les modèles de lutte d’hier au désarroi croissant du monde d’aujourd’hui. Non sans oser affirmer, conséquent, les vertus stimulantes d’une solidarité réinventée…

J.F. PL.

LES NEIGES DU KILIMANDJARO, DRAME DE ROBERT GUÉDIGUIAN. AVEC JEAN-PIERRE DARROUSSIN, ARIANE ASCARIDE, GRÉGOIRE LEPRINCE-RINGUET. 1 H 47. SORTIE: 30/11. ***

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