« Le Jeune Albert » de Chaland s’expose

Après avoir consacré une exposition à Freddy Lombard en 2010, la Galerie Champaka ouvre à nouveau son espace à l’oeuvre d’Yves Chaland. Jusqu’au 28 juillet, pas moins de 28 planches originales de sa bande-dessinée « Le Jeune Albert » peuvent être admirées par le public.

Un trait simple, des couleurs basiques, des dessins qui font penser à ceux d’Hergé. Ce n’est pas anodin quand on sait que Chaland a grandi avec nos bandes dessinées belges. Il rêvait de Bruxelles, de ses lampadaires, de ses bâtiments, etc. tels qu’ils étaient représentés dans les albums de Franquin notamment. Et pourtant, la ressemblance avec les BD plus anciennes s’arrête là. Les histoires de Chaland ont été créées dans les années ’80, bien qu’elles se passent toutes dans les années ’50. Une différence d’époque qui se ressent dans son personnage.

Le Jeune Albert, c’est un individu caustique, méchant parfois, qui n’aurait pas eu sa place comme personnage principal avec Hergé. Yves Chaland lui consacre malgré tout quelques histoires qui racontent le quotidien de cet antihéros désagréable. Si les dessins laissent le lecteur se transporter vers une époque après-guerre, l’histoire le rattrape vite. « En ’50, il n’aurait jamais pu se permettre ça. Ce genre d’histoire était édulcoré, on aimait les gentils. Mais dans les années ’80, c’est différent » explique sa veuve, Isabelle Beaumenay, qui avait notamment mis en couleurs les cases du Jeune Albert. « Les adultes adorent, parce que c’est tranchant. Même sans comprendre toutes les références culturelles qui sont faites, les gens aiment ses BD. Et les enfants aussi, ils se mettent à la place d’Albert. Les méchants ont plus de succès maintenant. »

Lors de cette exposition à la Galerie Champaka, certaines planches sont mises en vente. Mais ce n’est pas le but principal de cet événement. « Ces dessins font partie d’un patrimoine qu’il faut continuer à faire vivre. En voyant les originaux, le public peut voir le travail fait par Yves, son trait. » Des cases agrandies et en couleurs sont aussi exposées. « Ça permet de montrer au public que chacune de ces cases peut être autonome. Les couleurs utilisées sont identiques à celles de la bande-dessinée. Ces agrandissements montrent aussi la qualité graphique des dessins de Yves. »

Julie Duthy (stg.)

Les Grandes Cases du Jeune Albert sont à voir à la Galerie Champaka jusqu’au 28 juillet.

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