Grey’s Anatomy, saison 6

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Grey’s Anatomy, c’est une série dramatique sur laquelle, avouons-le, on avait craqué quand elle est arrivée chez nous en 2006. Pourtant, malgré une saison 6 au final époustoufflant, on reste franchement sur notre faim depuis longtemps. La faute à un manque criant d’imagination.

Quand Grey’s Anatomy avait débarqué sur les écrans belges en 2006, on avait eu un véritable coup de coeur pour cette série, la première comédie dramatique à s’adresser aux adulescents contemporains. Ceux qui ne sont plus tout à fait des ados mais qui ne souhaitent pas être adultes, qui s’enlisent dans les études ou chez leurs parents, qui se font croquer par les requins du monde du travail ou s’atomisent pour espérer un jour faire leur trou, qui pensent à se caser ou à ne surtout pas s’attacher. Avec énormément d’émotion, Grey’s Anatomy leur parlait d’eux, derrière le prétexte d’une intrigue d’hôpital.

Tellement d’émotion, d’ailleurs, que rares étaient les téléspectateurs (allez, -trices) qui ne mouillaient pas leurs joues à l’issue d’un épisode. Et rares étaient les filles qui ne succombaient pas au puissant pouvoir d’attraction du savant brushing du Docteur Mamour, le neurochirurgien Derek Shepherd. Le beau Derek, qui, dès le pilote, démarrait une relation trouble avec sa subalterne Meredith Grey. C’était une bonne idée scénaristique pour lancer la série: tout le monde sait que les amours contrariées sont probablement ce qui maintient le mieux une audience entre ses doigts. Ca et la mort. Justement, l’amour et la mort étant les deux ingrédients principaux de Grey’s Anatomy, pas étonnant que le feuilleton ait si bien marché au début.

Chat et souris

Aujourd’hui, ses audiences sont plutôt mitigées. Parmi les raisons de la débâcle: la lassitude inspirée par Meredith, qui a toujours des problèmes, qui est toujours dépressive, soit parce qu’on ne l’aime pas assez, soit parce qu’on l’aime trop, parce que sa mère la martyrise, parce que sa mère meurt, parce que sa mère était une plus brillante chirurgienne qu’elle, etc. Deuxième source de cafard, la chute de l’intérêt du public pour l’histoire d’amour entre l’héroïne et Derek. Qui jouent au chat et à la souris depuis trop longtemps. Dernier souci: le manque d’inspiration des auteurs de la série qui peinent à inventer des situations hospitalières qui n’ont pas encore été traitées à l’écran.

Résultat: on a droit à des dons de reins à la chaîne, des opérations de cochons ligotés et endormis, un homme empalé sur sa propre jambe… Bref, depuis cinq saisons, on oscille entre ennui et ridicule. Le sixième volet n’échappe pas fondamentalement à cette logique. Mais sera sauvé par un double épisode final absolument hallucinant, mené sur un mode thriller, impeccablement réalisé, qui, on l’espère, marquera un tournant dans l’évolution, ou la dévaluation, d’un medical drama malgré tout attachant.

Grey’s Anatomy, Saison 6, 20.50 sur RTL-TVi.

Une série ABC, avec Ellen Pompeo, Sandra Oh, Patrick Dempsey.

Myriam Leroy

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