Pukkelpop J2: moustache rides

© Noah Dodson
Kevin Dochain
Kevin Dochain Journaliste focusvif.be

Vendredi à Kiewit, Stone Roses et Grandaddy étaient sur toutes les lèvres, mais pas que. Petit tour d’horizon des autres belles surprise du 2e jour: Willis Earl Beal, Eagles of Death Metal, Goose, Band of Skulls ou encore The Tallest Man on Earth.

Il est encore bien tôt (comptez les litres de bière et la nuit en camping pour apprécier le « tôt » de 12h30…), lorsque Willis Earl Beal monte sur les planches du Club, armé uniquement de son ghettoblaster. Pour autant, pas question pour l’ex-musicien de rue de faire les choses à moitié: lorsqu’il crache sur scène les extraits de son génial Acousmatic Sorcery, c’est avec tout l’engouement dont sa soul à fleur de peau a besoin. Le parfait daystarter.

On enchaîne avec les Londoniens de Breton dans un Castello où règne une chaleur insoutenable. Et malgré tout l’effet que nous fait l’électro barrée d’Other People’s Problems, Edward de Confessor en tête, l’atmosphère plombante aura raison de nous. On ira se soulager dans un coin d’ombre devant la Main Stage où joue Maxïmo Park qui, même s’ils se contentent de répéter la même formule depuis leur première plaque, ont toujours beaucoup de talent pour étaler la confiture pop sur leur tartine britrock. Et sans aucun complexe, ils balancent encore des refrains aussi débiles que « je ferai des graffitis si tu me chantes en français« … Joli.

La première vraie grosse claque de la journée viendra d’Eagles of Death Metal. Leur formule rock’n’roll à moustache a beau être éculée, elle reste d’une efficacité à toute épreuve même près de 10 ans après la sortie de Peace, Love, Death Metal. Ca balance du gros riff sans complexe, ça vanne dans tous les sens (« Quand vous rentrerez chez vous ce soir, je veux que vous disiez tous à votre maman: « j’ai toujours voulu avoir une moustache, maintenant je me la laisse pousser! »« ), et surtout ça prend un plaisir incroyable à jouer qui fait plaisir à voir. Même Brian O’Connor, pourtant visiblement rongé par son cancer, affiche l’énergie d’un adolescent fougueux sur scène. Et si le remplaçant de Joey Castillo à la batterie souffre de la comparaison avec son prédécesseur, il envoie ce qu’il faut pour emmener les Cherry Cola, I Only Want You et autres Boys Bad News à bon port. « Can I get an ‘Amen’ for the greatest gods of rock’n’roll that play tonight? And I’m not talking about The Afghan Whigs of course« , plaisante Jesse Hughes en guise de conclusion. De notre côté, on n’hésite plus pour les placer au Panthéon du rock crétin (dans le bon sens du terme)…

On reste dans le registre des groupes à guitares avec Band of Skulls sous la Marquee, mais avec une bonne dose de psychédélisme pour l’occasion. Les Anglais qui ont sans doute signé avec Sweet Sour leur meilleur album à ce jour mélangent le meilleur de Black Sabbath et de Grateful Dead. Et quand vient le moment d’attaquer The Devil Takes Care of His Own, la foule reprend en coeur et le concert décolle définitivement. Et le joli minois de la bassiste est sans aucun doute inhérent à notre appréciation.

Si Stone Roses et Grandaddy étaient sur toutes les lèvres en soirée, leurs prestations étaient notamment entrecoupées de celles de Goose et The Tallest Man on Earth, deux concerts en forme de gifles monumentales eux aussi. Goose, dont le 3e album ne saurait tarder, prend un virage plus rock sans pour autant laisser tomber les synthés baveux à souhait. Et livrent un set parfait devant un chapiteau qui déborde de tous les côtés. Les extraits de Bring it On et Synrise sont systématiquement repris par la foule surchauffée et chaque nouveau morceau fait mouche, l’ambiance est à son comble. Le show lumière époustouflant et on ne serait vraiment pas étonné de retrouver les gagnants de l’Humo’s Rock Rally d’il y a 10 ans à la place d’un Netsky sur la grande scène dans les années à venir…

Avant de laisser la place aux Stone Roses, c’est The Tallest Man on Earth qui s’occupait de verser un océan de larmes sous la tente du Club. Bob Dylan et Leonard Cohen ne sont définitivement pas bien loin. Profondément habité par chacune de ses chansons, le singer-songwriter suédois, pas aussi grand que son nom le suggère, touche la foule au point sensible, si bien qu’il est obligé de donner un vrai rappel, le genre pas prévu du tout et dépassant l’horaire, tentant péniblement de couvrir les Stone Roses qui commencent leur set sur la Main Stage en face. Prenant et magique, mais définitivement pas à la bonne place…

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