Beady Eye et Kyuss Lives!: les vieux restes des 90’s à l’AB

L’Ancienne Belgique accueillait sur ses planches Beady Eye et Kyuss Lives! mardi et dimanche derniers. Les deux groupes, amputés de leur guitariste/leader avant reformation, pansent les plaies avec conviction.

Qu’ils envisagent leur retour sur scène comme un vrai come back ou plutôt comme une simple continuité dans leur carrière ne change pas grand-chose. Les bandes à Liam Gallagher et John Garcia faisaient chacune leur retour sur scène avec un membre fort en moins. Tant bien que mal, Kyuss Lives! et Beady Eye tentent de prouver qu’ils n’ont pas besoin de leurs anciens leaders. Mais sans Noel Gallagher et Josh Homme derrière la six cordes, les deux groupes rescapés des nineties peinent à retrouver leurs marques.

Mardi, Beady Eye –à savoir les quatre cinquièmes d’Oasis– prenait d’assaut le 110, boulevard Anspach. Leur recette « sans Noel » est radicale: on évite catégoriquement le répertoire des 5 albums studio d’Oasis. Liam et son gang balancent la quasi-intégralité des chansons de Different Gear, Still Speeding et font leur job avec une conviction digne des cinq fonctionnaires du rock qu’ils sont. Malheureusement, toute l’arrogance du monde ne remplace pas une carrière de quinze ans parsemée de tubes, et les quatorze titres du premier Beady Eye souffrent de la comparaison à Oasis sur la longueur. Si le concert décolle en force (Four Letter Words), il ne fait que planer par la suite (Bring The Light, Standing on the Edge of Noise), et l’ombre nostalgique de Noel n’est jamais loin (Kill for a Dream). Une déclaration, Liam?

Dimanche, Kyuss Lives! remettait quant à lui les pendules du stoner rock à l’heure. Même sans l’aide de Josh Homme, les 3 Californiens –accompagnés du Belge Bruno Fevery (Arsenal)– font suinter leurs riffs lourds et gras sans complexe. De leur côté, on est dans la nostalgie pure et simple: pas un seul nouveau morceau, on puise copieusement dans la discographie de Kyuss, en faisant l’impasse sur le premier (et plutôt mauvais), Wretch. Si les chansons sont là, l’absence de Josh Homme se fait pourtant furieusement ressentir. Tout bon guitariste qu’il est, Fevery est loin d’avoir le groove violent du leader actuel de Queens of the Stone Age. N’empêche que se prendre 120dB de Green Machine, El Rodeo ou 100° en pleine face, ça fait son effet, qu’importe qui est derrière les manettes.

Kevin Dochain

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