La commedia des ratés

POLAR | Est-ce parce que Benacquista en a signé l’adaptation, que cette version dessinée de son roman La Commedia des ratés tient toutes ses promesses? Ce serait faire injure aux dessins de Berlion que de le penser.

Dans des couleurs délavées qui sentent bon la grisaille pisseuse des quartiers définitivement oubliés par l’expansion des villes, le dessinateur plante un décor dans lequel le lecteur perçoit rapidement comment un quartier de banlieue peut sceller définitivement le destin d’un homme. Fils d’un immigré italien établi à Vitry-sur-Seine, Antoni Polsinelli hérite d’une vigne à Sora, un petit village d’Italie. L’ami d’enfance à l’origine du don de ces 4 hectares de cépage a été abattu dans des circonstances étranges. Antoni, qui s’était juré d’effacer ses origines de rital, se voit contraint de retourner à ses racines. Dans l’esprit du roman, l’intrigue s’épaissit au fur et à mesure que l’on avance dans l’histoire. A la fin de ce premier album du diptyque, on voit poindre les clés nécessaires à déverrouiller un mystère qui tient toutes ses promesses. C’est donc avec une certaine impatience que l’on en attend un second, capable d’expliquer comment une terre, juste bonne à produire une infâme piquette, peut générer autant de cadavres.

La commedia des ratés de Olivier Berlion et Tonino Benacquista, éditions Dargaud, ****

V.G.

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