Critique | Livres

Chronique BD: L’été des Bagnold

Laurent Raphaël
Laurent Raphaël Rédacteur en chef Focus

Sue et Daniel Bagnold, respectivement mère et fils, vont être contraints de passer l’été ensemble, le père qui devait accueillir son rejeton en Californie où il a refait sa vie depuis belle lurette ayant fait faux bond.

Chronique BD: L'été des Bagnold
© çà et là

Si l’idée de se taper quatorze heures d’avion -il vit en Angleterre- et de se coltiner sa belle-famille n’emballait pas des masses Daniel, c’était néanmoins une bénédiction comparé à la perspective d’un face-à-face de six semaines avec sa mère. C’est que Daniel est en plein dans l’âge ingrat. Mal dans sa peau, renfermé, l’ado au look morbide cultive une certaine noirceur qu’il entretient en ingurgitant de grosses doses de soda et de hard rock. Composée de courtes saynètes autonomes s’enchaînant chronologiquement, cette chronique intimiste au graphisme sans chichis raconte les hauts et les bas, surtout les bas d’ailleurs, de cette relation placée sous le signe de la lose, entre ennui, reproches et prises de bec alimentées par les frustrations de l’un ou de l’autre. Alors que Sue cultive avec amertume le jardin d’un passé fantasmé, Daniel bat le pavé de l’existence, ce boulet, avec son seul pote, l’imbuvable Ky. Une petite annonce d’un groupe de metal en panne de chanteur va toutefois l’arracher à sa torpeur. Encore lui faudra-t-il braver une timidité maladive… Un album à la tendresse caustique touchante qui transpire de vérité.

  • DE JOFF WINTERHART, ÉDITIONS ÇA ET LÀ, TRADUIT DE L’ANGLAIS (ANGLETERRE) PAR HÉLÈNE DUHAMEL, 80 PAGES.

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