Mostra de Venise, le film du jour (9): A Promise, de Patrice Leconte

Rebecca Hall et Patrice Leconte © IMAGEGLOBE/Gabriel Bouys
Jean-François Pluijgers
Jean-François Pluijgers Journaliste cinéma

Si l’on ne devait dégager, à ce stade, qu’une tendance de cette 70e Mostra, ce serait la coloration largement anglo-saxonne de la sélection.

De là à voir Patrice Leconte ajouter sa voix à ce concert dominant, il y avait cependant un pas, franchi avec A Promise, le premier film tourné par le réalisateur des Bronzés dans la langue de Shakespeare. Un choix d’autant plus surprenant que cette production franco-belge est aussi une adaptation du roman Le voyage dans le passé, de Stefan Zweig, une histoire située dans l’Allemagne du début du XXe siècle.

Tout commence en 1912 lorsque, ayant à peine intégré le service administratif d’une aciérie, Friedrich (Richard Madden), un jeune homme de condition modeste, entre dans les bonnes grâces du patron, Herr Hoffmeister (Alan Rickman), qui lui propose de venir s’installer chez lui en qualité de secrétaire particulier. Il ne tarde pas à tomber éperdument amoureux de l’épouse de son bienfaiteur, Charlotte (Rebecca Hall), sentiment d’ailleurs partagé, mais gardé secret. Jusqu’au jour où Friedrich est envoyé au Mexique pour y lancer une exploitation minière, les deux amoureux se promettant alors de se retrouver deux ans plus tard, serment que la guerre viendra toutefois compromettre…

S’appuyant sur un trio d’acteurs exemplaire, Patrice Leconte signe un drame romantique classique, déclinant la figure du triangle en mode inspiré à défaut d’être franchement original. Se soustrayant à l’époque, dont les soubresauts n’apparaissent qu’en filigrane, le réalisateur colle au plus près au sentiment amoureux. C’est le désir mis à l’épreuve du temps et de la séparation qu’il filme ici, dans un élan sensible sinon incandescent, pour signer une oeuvre joliment intemporelle…

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