La Plaine du Kantô (t. 2)

Kazuo Kamimura fait décidément très fort avec cette fascinante Plaine du Kantô, mi-chronique du Japon de l’immédiat après-guerre, mi-autobiographie.

DE KAZUO KAMIMURA, ÉDITIONS KANA.

Kazuo Kamimura déploie, dans ce second tome, les thèmes déjà abordés dans le premier, notamment cette libération des moeurs qui gagne la campagne nippone après la capitulation. Moins une vraie libération, en fait, qu’une mise au jour de choses autrefois cachées, observée par les yeux d’un garçonnet nommé Kinta. On retrouve celui-ci quelques années plus tard, à Tokyo. Après le décès de son grand-père, il vit avec Yanagawa Oguno, dessinateur reconnu et fan de bondage. La relation de ce « père adoptif » avec une prostituée, qui pose pour lui dans les positions les plus inconfortables, et celle de Kinta avec sa nouvelle « famille » occupent une bonne part du livre. Premières expériences sexuelles, découverte des bars gays de la capitale, émergence des fantasmes (Marilyn Monroe fait une apparition remarquée au Japon), rapports un peu étranges avec une jolie fille de son école complètent le tableau. Plus que jamais, l’Archipel tente d’assumer ses contradictions. Celles d’une société ultra codée qui sent s’épanouir, en son sein, des expériences à la fois plus extrêmes et moins inavouables.

V.D.

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