Mostra de Venise, le film du jour #6: Poulet aux prunes

En direct de la Mostra de Venise, notre envoyé spécial Jean-François Pluijgers prend le pouls du festival et épingle chaque jour le film qui est sur toutes les lèvres. Sixième étape: Poulet aux prunes de Marjane Satrapi et Vincent Paronnaud.

C’est peu dire qu’on l’attendait avec impatience, le second long métrage du duo Satrapi-Paronnaud, auteur, il y a 4 ans, du mémorable Persepolis. Adapté, comme celui-là, d’une bande dessinée de l’auteure d’origine iranienne, Poulet aux prunes nous emmène dans le Téhéran de 1958, à la rencontre d’un maître-violoniste (Mathieu Amalric) que la perte de son instrument va plonger dans le plus profond des désespoirs. Au point, d’ailleurs, de se laisser mourir, la fable revenant sur les 8 derniers jours de son existence.

Optant cette fois pour un film en images réelles, Marjane Satrapi et Vincent Paronnaud nous plongent dans un univers foisonnant, un Téhéran de studio qui est aussi celui de tous les possibles. Poulet aux prunes mélange les styles au gré de divers épisodes, en un savoureux patchwork d’inspirations, où l’animation se fraye un chemin, au même titre qu’une parodie de soap américain ou une citation du Cabinet du Docteur Caligari, par exemple.

Cela, non sans décliner les accords d’une déchirante histoire d’amour, venus donner au conte une résonance mélodramatique autant que singulière – après tout, celle pour qui vibre le coeur de l’amoureux transi se prénomme Iran. C’est dire aussi la mélancolie qui habite ce film-collage un brin disparate par nature; un bric-à-brac où l’on se laisse guider avec délice.

Jean-François Pluijgers, à Venise

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