Mostra de Venise, le film du jour #10: L’ultimo terrestre

En direct de la Mostra, notre envoyé spécial prend le pouls du festival et épingle chaque jour le film qui est sur toutes les lèvres. Dixième et avant-dernière étape: L’ultimo terrestre de Gian Alfonso Pacinotti.

Premier long métrage de Gian Alfonso Pacinotti, auteur de bandes dessinées et cartoonist pour La Repubblica, L’ultimo terrestre restera comme l’un des films les plus singuliers que l’on ait vus lors de cette Mostra. L’histoire se situe dans un futur proche, alors que la planète est suspendue à l’arrivée annoncée d’extra-terrestres – ce qui nous vaut un prologue radiophonique hilarant, où un entraîneur de football s’indigne du fait que les petites équipes italiennes n’auront pas les moyens de s’offrir leurs services.

C’est dans cet horizon que l’on découvre Luca, un homme ayant passé toute sa vie dans un désert relationnel, sous le coup du traumatisme provoqué par le départ de sa mère alors qu’il était enfant. Luca évolue dans un no man’s land; la société qui l’entoure ressemble, elle, à l’appartement impersonnel et défraîchi qu’il occupe – gangrénée, à l’évidence, par une crise autant morale qu’économique. Moment où un premier alien se manifeste…

Film curieux, L’ultimo terrestre a des allures de précis de la neurasthénie, agrémenté de diverses excentricités et autres détours qui composent un univers fascinant, en forme de photographie décalée mais pénétrante de l’Italie contemporaine. Vision extensible à loisir, comme il se doit, et que l’auteur assortit d’une timide lueur d’espoir – comme si, pour une fois, le we come in peace cher à la SF n’était pas qu’une vue de l’esprit. Une découverte.

Jean-François Pluijgers, à Venise

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