On Body and Soul

Voilà près de 20 ans que l’on était sans nouvelles de la réalisatrice hongroise Ildikó Enyedi, caméra d’or à Cannes en 1989 pour My Twentieth Century avant de signer, au fil des années 90, une poignée de films parmi lesquels Magic Hunter et Simon Magus. Consacrant son retour au cinéma après un passage par la télévision (elle a notamment travaillé à la version magyare de la série In Treatment), On Body and Soul ( Corps et âme, en vf) a pour décor un abattoir moderne et aseptisé de Budapest, dont le directeur financier, Endre (Géza Morcsányi), un individu solitaire, et la nouvelle responsable du contrôle de la qualité, Maria (Alexandra Borbély), une jeune femme secrète et tout autant introvertie, vont découvrir fortuitement partager un même rêve. Dans une forêt enneigée, ils campent un cerf et une biche, se rencontrant pour ensuite se couvrir mutuellement d’affection. D’abord incrédules, les voilà pourtant qui entreprennent bientôt de mettre leur harmonie rêvée à l’épreuve de leur environnement dépressif, tentant maladroitement d’y retrouver le même amour…

On Body and Soul

Au départ de ce scénario insolite, Ildikó Enyedi signe une oeuvre en tous points fascinante, un conte onirique osant, dans un cadre peu propice a priori, un romantisme décalé et délicat, une douce émotion se propageant dans la foulée. On y verra aussi une fable élégante sur l’aliénation ordinaire, invitation à se soustraire aux carcans trop rigides pour se réapproprier l’existence, une séduisante proposition de cinéma qui a valu à ce film aussi singulier qu’inspiré l’Ours d’or de la Berlinale 2017. Pas de bonus.

D’Ildikó Enyedi. Avec Géza Morcsányi, Alexandra Borbély. 1h51. Dist: September.

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