Critique

[A la télé ce mercredi soir] Les films interdits du IIIe reich

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Julien Broquet
Julien Broquet Journaliste musique et télé

Le documentaire de Felix Moeller questionne la gestion délicate de ces oeuvres nauséabondes, interroge la propagande et réfléchit au contexte du divertissement nazi.

Mise au pas du secteur, nationalisation des grands studios, commandes d’État… Adolf Hitler et Joseph Goebbels étaient tous deux de grands amateurs de cinéma et se sont très tôt intéressés à ses vertus propagandistes. Sur les 1 200 longs métrages tournés à l’époque nazie, 300 ont ainsi été interdits par les alliés après la guerre. Plus de 40 d’entre eux sont d’ailleurs encore aujourd’hui jugés problématiques et ne sont toujours pas librement accessibles. Les projections se faisant rares, devant être précédées d’une introduction et suivies d’un débat, « il faut aller aux Archives pour les voir, commander les DVD à des revendeurs d’extrême droite, ou chercher à les télécharger sur la toile, là où la propagande nazie se porte bien« , déplore une journaliste au coeur d’un débat qui entoure aussi Mein Kampf. Faut-il en entraver la connaissance? Si aujourd’hui la plupart de ces films ont l’air absurdes et complètement dépassés, ils n’en sont pas moins dangereux pour des publics mal instruits. Le documentaire de Felix Moeller questionne la gestion délicate de ces oeuvres nauséabondes, interroge la propagande et réfléchit au contexte du divertissement nazi. En se penchant sur des films comme Heimkehr, Le Jeune Hitlérien Quex et Le Juif Süss, le cas d’acteurs comme Emil Jannings et Heinrich George, Les films interdits du IIIe Reich souligne les dangers que susciterait l’absence de garde-fou. On peut (presque) tout montrer, oui, mais pas à n’importe qui et n’importe comment.

DOCUMENTAIRE DE FELIX MOELLER. MERCREDI 22.45 sur ARTE


2e Guerre Mondiale – Les films interdits du 3e… par La2eGuerreMondiale

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