Pukkelpop J2: The Stone Roses ressuscités

© Noah Dodson
Nicolas Clément
Nicolas Clément Journaliste cinéma

Pluie de rondelles de citron sur les écrans du Pukkelpop vendredi soir: les Stone Roses sont de retour. Enorme.

Les premières notes de basse grondantes de I Wanna Be Adored et c’est tout le Madchester baggy de la fin des années 80 qui resurgit façon madeleine de Proust. Bref rappel des faits. 1989, quatre jeunes lads pas forcément dans le vent balancent à la face du monde un premier album éponyme bourré de morgue et de talent. Qui vaut au groupe cet éloge définitif dans les colonnes du Melody Maker, sous la plume d’un certain Bob Stanley, futur membre du groupe Saint Etienne: « C’est tout simplement le meilleur premier album que j’aie jamais entendu depuis que j’achète des disques. Oubliez tout le reste. Oubliez d’aller bosser demain. » La suite est connue, et fait désormais partie de l’Histoire du rock: énorme succès, deuxième album fraîchement accueilli, tensions, départ de John Squire et split inévitable. Jusque 2011 et l’annonce d’une reformation que l’on n’osait à vrai dire même plus espérer.

Retour au présent. Main Stage du Pukkelpop. Derrière nous dans la fosse, des Allemands en shorts prennent des photos groupées de leurs testicules, tandis que des Anglais déguisés en fruits géants braillent: « Manchesta! Manchesta! Manchesta! » Ca s’annonce bien, cette affaire. Ian Brown, gueule d’hooligan english reconnaissable entre mille, en finit avec l’hymnesque I Wanna Be Adored et lâche: « We are The Stone Roses. » Sans blague.

Mani, banane des grands jours aux lèvres, sue sur sa chemise sur-boutonnée tandis que, sans surprise, John Squire en fait des caisses à la guitare, s’embarquant dès qu’il le peut dans ces solos un peu branleurs, archi drogués, dont il a le secret. Pendant ce temps, Brown, le cerveau sans doute semi-fondu, provoque la foule, fait des grimaces face caméra, joue avec un Bruce Lee en plastoc et lance des avions en papier. Tout va bien.

Le concert décolle véritablement sur un Waterfall/Don’t Stop d’anthologie, auquel succède un Love Spreads du feu de dieu repris en choeur par la plaine, et là on comprend qu’on ne rigole plus. La dernière demi-heure est épique, qui voit le groupe enchaîner les tubes (Made of Stone, She Bangs The Drums…) dans une ambiance de stade de foot un soir de finale. « I am the resurrection and I am the light« , chante Brown. Et quelle résurrection! Plus de 20 ans après, le verdict, au fond, est inchangé: oubliez tout le reste. Oubliez d’aller bosser. Réécoutez les Stone Roses.

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