Pour la culture, « plus que de la déception, c’est de la lassitude »
« Plus que de la déception, c’est de la lassitude » que ressentent les centres culturels après la conférence de presse tenue à l’issue du dernier Comité de concertation (Codeco) consacré à la gestion de l’épidémie de Covid-19, réagit vendredi soir Patricia Santoro, directrice de l’association des centres culturels.
Si le Codeco a apporté de bonnes nouvelles aux métiers de contacts ainsi qu’aux parcs animaliers, aucune perspective n’a été donnée au secteur culturel.
Le Premier ministre Alexander De Croo a bien annoncé qu’une feuille de route serait élaborée pour déterminer à partir de quels seuils des assouplissements peuvent intervenir, mais « cela reste trop flou », juge Mme Santoro. « Ça fait un an que cette crise sanitaire a commencé, pourquoi cette feuille de route n’existe-t-elle pas déjà? », s’interroge-t-elle. « Nous n’avons aucune perspective, c’est insuffisant », s’insurge-t-elle.
Pour la directrice de l’association qui représente 119 centres culturels reconnus par la Fédération Wallonie-Bruxelles, chaque Codeco se suit et se ressemble, apportant son lot de déceptions. « Cela devient lassant que rien ne bouge. On attendait déjà des assouplissements pour les activités extérieures, y compris pour organiser des événements avec des jauges limitées, au dernier Codeco. On n’avait déjà rien et force est de constater que certains secteurs peuvent continuer à ouvrir, selon des conditions qui ne nous semblent pas moins dangereuses » que ce que les centres culturels demandent.
Patricia Santoro pointe aussi que le Premier ministre a justifié l’ouverture des métiers de contacts par l’importance des soins corporels pour le bien-être alors que pour elle, la culture est tout aussi importante pour la santé mentale. « Plus rien n’est autorisé et nous ne comprenons pas pourquoi alors que c’est de plus en plus difficile pour la santé mentale », dénonce-t-elle.
Même déception du côté des guides et médiateurs culturels, qui réclamaient l’autorisation des visites guidées en extérieur pour des groupes de 15 personnes maximum. Néanmoins, Marie-Eve Triers, présidente de l’association des Guides et médiateurs culturels de Belgique, n’est pas surprise. « On ne s’attendait pas vraiment à des assouplissements vu que le secteur culturel passe souvent après le reste. (…) C’est un choix politique que je déplore et qui a un impact sur les gens », estime-t-elle.
Elle ne comprend d’ailleurs pas pourquoi des visites ne peuvent se tenir à l’extérieur, moyennant des protocoles sanitaires stricts. « Lors des Journées du patrimoine en septembre, nous avons fait des visites à l’extérieur et cela n’a pas mené à des contaminations avérées. C’est démesuré de tout interdire », regrette-t-elle.
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