White Lies: Rites et chansons

Après le carton de To Lose My Life, les White Lies gonflent encore un peu plus leur pop aux relents new wave sur leur deuxième album. Burps…

Pour un coup d’essai, ce fut un coup de maître. En 2009, les White Lies sortaient leur premier album To Lose My Life, pour se retrouver directement en haut des charts. Au programme, un énième retour à la new wave des années 80, certains accents caverneux et graves de la voix de Harry McVeigh n’étant pas sans rappeler Ian Curtis, le leader suicidé de Joy Division. On pense aussi évidemment à Editors ou Interpol. Le tout avec un côté pop et accessible qui empêchait cependant le quatuor de sombrer dans le trip gothique trop pesant. Résultat: To Lose My Life se vendra à quelque 750 000 exemplaires dans le monde. Et, pour une fois, pas uniquement sur leurs terres natales. Confirmation de Charles Cave (basse), rencontré en compagnie de ses camarades le mois dernier: « On ne s’est jamais senti vraiment comme un groupe britannique. Après 4 concerts chez nous, on était déjà partis tourner sur le Continent. En fait, quand on préparait le disque, on se sentait très isolés par rapport aux groupes qui arrivaient en même temps que nous et qui avaient du succès: Kasabian, The Enemy, The Pigeon Detectives…Du coup, on s’est un peu enfui. On a pris la tangente parce qu’on se rendait compte que les opportunités se trouvaient ailleurs. »

Cornichonnerie

En 2009, malins, les White Lies avaient su profiter également du désert discographique du mois de janvier pour lancer leur premier vrai album. Deux ans plus tard, ils remettent le couvert. Même jour, même heure. Même pomme? Oui et non. Harry McVeigh: « Je pense que l’on avait davantage confiance en nous. On a pu être plus courageux et essayer des trucs qu’on n’aurait probablement pas osés auparavant. » Mais encore? « On s’est permis des choses qui, à la base, nous correspondaient moins. Cela est dû au fait qu’on a profité de ces 2 dernières années pour ingurgiter un maximum de musiques différentes. On a considérablement élargi notre collection de disques. » Notamment en s’intéressant au metal, mais aussi à la musique électronique, « mais pas forcément dansante ».

Ritual respire en effet l’assurance. Quelque part, pour un groupe comme les White Lies, c’est ce qui pouvait arriver de mieux. Et de pire à la fois. Le clip du premier single, Bigger Than Us, est ainsi un bel exemple de cornichonnerie (un vague trip sci-fi dans lequel E.T. est remplacé par une barre chocolatée ou quelque chose comme ça…). Charles Cave, rire jaune: « Oui, bon, personnellement, je ne l’aurais pas fait comme ça. Mais c’est pas mal aussi de laisser la liberté à d’autres de donner leur vision de votre musique. » Au moins, les White Lies dégonflent-ils une bonne fois pour toutes le simili pathos plombé du premier album. Pour un peu, ils glisseraient même vers des réminiscences néo-romantiques plutôt bien senties (Peace & Quiet). Pour le reste, Ritual aligne cependant trop souvent les titres ampoulés. Boursouflé, le disque enchaîne les plans convenus et les refrains taille XXL indigestes. Au moins ne manque-t-il pas d’humour. Même si on n’est pas certain qu’il soit toujours volontaire…

L’affichage de ce contenu a été bloqué pour respecter vos choix en matière de cookies. Cliquez ici pour régler vos préférences en matière de cookies et afficher le contenu.
Vous pouvez modifier vos choix à tout moment en cliquant sur « Paramètres des cookies » en bas du site.

White Lies « Ritual », distribué par Universal, *

En concert le 23/03 à l’Ancienne Belgique, Bruxelles (complet).

Laurent Hoebrechts

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Partner Content