Thom Yorke compare YouTube aux nazis

Thom Yorke, ici sur scène avec Radiohead durant un concert à Amsterdam, 2008. © EPA/Rick Nederstigt
Kevin Dochain
Kevin Dochain Journaliste focusvif.be

Déjà farouchement opposé à Spotify, le leader de Radiohead critique vivement la politique de YouTube qui ne laisse que des miettes aux artistes. Et atteint rapidement le point Godwin.

Thom Yorke n’en est pas à sa première sortie cinglante sur le business de la musique en ligne. On se rappelle notamment qu’en 2013, le leader de Radiohead comparait Spotify au « dernier pet désespéré d’un cadavre mourant » et retirait dans la foulée ses chansons du site de streaming suédois. Un an plus tard, il décidait d’ailleurs de « passer outre les intermédiaires auto-désignés » (Spotify, Apple…) comme une affirmation pour redonner aux créateurs « le contrôle du commerce de leurs oeuvres sur le Net », en proposant son album solo via Bittorrent.

Aujourd’hui, c’est dans une interview avec le journal italien La Repubblica, relayé par Wired, que le musicien désarticulé s’emballe après qu’on lui demande innocemment comment il écoute la musique aujourd’hui. Il explique alors se servir principalement de Boomkat, spécialiste de la musique électronique en ligne, mais insiste sur le fait qu’il « n’utilise pas YouTube, ça c’est certain ».

Et d’embrayer: « Ils mettent des pubs partout, se font des gros sous alors que les artistes ne sont pas payés -ou en tout cas pas assez- et apparemment ça ne gêne personne. Mais quand des logiciels du type AdBlock les empêchent de récolter des sous, là, tout d’un coup, ça les gêne. » La diatribe ne s’arrête pas là. « On n’arrête pas de dire qu’on vit dans une ère où la musique est gratuite, où le cinéma est gratuit. C’est faux. Les services se font de l’argent. Google et YouTube brassent de grandes quantités d’argent, pêchent sauvagement dans l’océan du Net et accaparent tout. ‘Oh, désolé, c’était à vous? Maintenant c’est à nous. Non non, on déconne, c’est toujours à vous!’« 

Il n’en faut pas beaucoup plus pour atteindre le point Godwin: « Ils ont pris contrôle de l’art, c’est comme ce que les nazis ont fait durant la Deuxième Guerre mondiale. En fait, c’est comme ce que tout le monde faisait durant cette guerre, même les Anglais: voler les oeuvres d’art des autres pays. Où est la différence? »

Pas sûr que la version payante de YouTube, Red, lancée il y a un mois aux États-Unis et déjà vivement critiquée malgré son succès, adoucisse le propos d’un Thom Yorke déjà particulièrement remonté…

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Partner Content