Rock Werchter: the american way of live

Un samedi de Werchter made in USA © Wouter Van Vaerenbergh
Julien Broquet
Julien Broquet Journaliste musique et télé

Samedi à Werchter, Jack White et Pearl Jam ont joué les juke-box. Guide pratique du concert de festival…

Emmenée par Snow Patrol, London Grammar et les Killers, l’affiche de Rock Werchter vendredi n’avait franchement pas beaucoup d’allure. Samedi, lendemain de grosse fiesta footballistique, le démesuré festival louvaniste reprend heureusement un peu de couleur. Cool as Kim Deal chantaient jadis les Dandy Warhols. Cette année, la bassiste des Pixies, habituée des lieux, est là en compagnie des Breeders. Disparu des radars depuis quasiment dix ans, le groupe qu’elle a créé en 1989 avec sa soeur jumelle Kelley sortait de sa torpeur il y a quelques mois. Un nouvel album, All Nerve, dispensable coincé de manière un peu inconfortable sous le bras. No Aloha, Divine Hammer, Saints… Nostalgie, souvenirs adolescents, cheveux gris. On fait un bond dans le temps de 25 ans. Entre l’incontournable Cannonball, mégatube de l’alternatif nineties (jadis clippé par Kim Gordon de Sonic Youth), et Gigantic, clin d’oeil à ses aventures avec Frank Black, Kim Deal, 57 piges, est contente d’être là. Affiche un sourire jusqu’aux oreilles. Les Breeders passeront le 22 novembre par Bruxelles et sa salle de la Madeleine…

Aujourd’hui, c’est sur la Main Stage et dans la Barn que ça se passe. La Grange… Un nom de scène taillé pour la musique boisée des Fleet Foxes. Groupe le moins productif du folk et du rock contemporains. Trois albums en dix ans de carrière… Robin Pecknold n’aime pas brusquer les choses. A le goût de l’artisanat et l’amour du travail bien fait. Vive la Slow life et la procrastination. Les titres sont plus rock que sur disque (rusés les renards). White Winter Hymnal et ses harmonies vocales d’enfants de choeur exercent toujours leur envoûtant effet. Un lendemain de victoire contre le Brésil, tout a meilleure saveur. Le cervelas de friterie goûte la côte à l’os. Le Have A Nice Day des Stereophonics ne file pas d’urticaire. Coldplay pourrait reprendre l’oeuvre de U2 à la flûte de pan qu’on y trouverait quelques vertus.

Il est toujours un peu bordélique et patraque mais MGMT, par exemple, est plus à son affaire que d’habitude. Time To Pretend, Electric Feel et forcément quelques extraits de Little Dark Age, leur petit dernier. Les visuels sont dingues. Les projections colorées (sont pas potes avec les Flaming Lips pour rien). Kids termine le concert dans une ambiance de stade de foot et s’impose comme l’un des hymnes de la journée. L’autre, ce sera bien évidemment Seven Nation Army. Parce qu’un concert de Jack White, c’est à moitié (onze chansons sur 21) un concert des White Stripes. Entre une revisite à la coule d’Hotel Yorba, la tornade Fell in Love with a Girl et les ballades musclées façon You Don’t Know What Love Is, White s’offre un Dead Weather (I Cut Like A Buffalo) et adresse un clin d’oeil à ses Raconteurs (Steady As She Goes). Le bonhomme est en forme. Ne fait pas dans la demi mesure. Sa chanson de tribunes popularisée par le FC Bruges a pour le coup une signification particulière. A peine le temps de regarder les Croates tirer leurs penalties que c’est déjà le tour de Pearl Jam. De Marcel pour Josianne… Bienveillant, Eddie Vedder aime faire des dédicaces en mode radio de vieux. Il adresse Habit à Trump (morceau vite avorté), Spin the Black Circle à Jack White et l’éternel Alive à Nick Cave. Oui, c’est ultra daté. Oui, les grunges ont sorti leur chemise à carreaux. Mais la setlist a de l’allure avec ses Do The Evolution, Corduroy, Even Flow, Given to Fly… Puis Pearl Jam est comme toujours d’une rare générosité. Le MC5 Wayne Kramer et le Zen Guerrilla Marcus Durant débarquent pour une reprise de Kick Out The Jams. Jack Johnson se joint pour une cover d’Imagine… Il y a même du Ramones et du Who au programme. Un bon gros boeuf en toute simplicité…

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