Rock Werchter J2: Le strike des Strypes

Julien Broquet
Julien Broquet Journaliste musique et télé

Petits jeunots de cette quarantième édition, les Strypes, tirés à quatre épingles, ont donné une belle leçon de rhythm’n’blues et de pub rock à l’ancienne.

Rock Werchter, c’est un peu comme une Coupe du Monde. Ca se décortique aussi à l’aune des chiffres et des statistiques. Prenez Metallica par exemple et parlons comme Rodrigo Beenkens. Jeudi soir, 21 ans après sa première visite, la bande à James Hetfield était pour la septième fois à l’affiche du festival. Et le public, invité à choisir ses morceaux préférés pour l’aider à constituer la set-list de Metallica by request, a pu choisir parmi dix albums studios (dont un de reprises). Faut bien se trouver un prétexte de tournée quand on n’a plus enregistré un disque depuis six ans.

Si Jasper Erkens, qui se produira samedi sous le nom d’Altrego, est le plus jeune artiste à s’être produit à Rock Werchter (il n’avait que 16 ans et 9 mois quand il est monté sur la scène de la Pyramid Marquee en 2009), les petits gars de The Strypes sont également du genre précoce. Planqué derrière ses grosses lunettes noires, le chanteur Ross Farrelly qui ressemble à un croisement de Roy Orbison et de Ian Brown, aurait à un mois près pu l’effacer des tablettes. Il ne fêtera ses 17 piges que le 3 septembre.

Le jeune Ross Farrelly.
Le jeune Ross Farrelly.© Olivier Donnet

Un bouton d’acné au coin de la bouche, du style qu’on a essayé de percer le matin devant la fenêtre du tour bus, rappelle le côté pour le moins avancé des ados. Et il faut bien ça. Parce que musicalement, les Strypes assurent comme des bêtes. Terriblement efficaces et contents d’être là, excellents musiciens surtout, les Irlandais ont quelque chose des early Rolling Stones. L’amour du rhythm’n’blues et la propension aux reprises. Les mecs de Cavan alternent comme sur leur premier album, Snapshot, morceaux originaux et vieux standards. You Can’t Judge a Book by The Cover de Bo Diddley (écrite par Willie Dixon), Brand New Cadillac de Vince Taylor déjà notamment revisité par The Clash, le Heart of the City de Nick Lowe ou encore Rollin and Tumblin du bluesman Hambone Willie Newbern. De quoi éduquer le jeune (et plutôt féminin) public qu’ils attirent. De futurs grands.

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