Rock Werchter J2: Le bus, les Black Box et le Roi Richard

Black Box Revelation à Roch Werchter. © Olivier Donnet
Julien Broquet
Julien Broquet Journaliste musique et télé

Werchter les bains, clap deuxième. Les Black Box Revelation et Richard Hawley chauffent le terrain pour At The Drive-In et les Diables.

Entre le jour des vieux (Macca, New Order) et celui des femmes (PJ Harvey, Savages), c’est vendredi à Werchter, comme dans quasiment tout le pays, le jour des Diables. Quelques écrans géants attendent le match entre les hommes de Marc Wilmots et le Pays de Galles. Il y a du maillot rouge, des cornes en plastique et des drapeaux Jupiler. Ca passe le temps. En l’absence de son chanteur Gabriel Winterfield, Jagwar Ma a transformé son live en DJ set…

Aujourd’hui, le parking presse sous eau ayant été fermé pour le week-end, on se frotte au même parcours du combattant que le festivalier. La bagnole jusqu’Haasrode. Une demi-heure de bus. Quinze minutes de marche. Et le portique détecteur de métal. Les navettes circulent en suffisance mais le trajet est quand même interminable. D’autant qu’aujourd’hui, à part un quart de finale d’Euro, il n’y a pas 28.000 trucs sexy à se mettre sous la dent. Les Daughter, dont le dernier album a été produit par Nicolas Vernhes (Deerhunter, The War On Drugs…), jouent de leurs charmes dream pop au féminin. La chanteuse Elena Tonra a l’air émue par l’accueil. Affiche son traditionnel et charmant sourire gêné. Mais dans le genre, on a connu nettement plus ensorcelant. Un Beach House notamment.

Une guitare, une batterie… Fin d’après-midi déjà, alors que les spectateurs du jour passent toujours entre les gouttes, les deux Black Box Revelation prennent d’assaut la Main Stage. Un passage dans l’émission de David Letterman, une critique dans le New York Times… Jan Paternoster et Dries Van Dijck en ont fait du chemin depuis leur premier passage en terres louvanistes. Et si celui de vendredi est déjà le quatrième, le duo de Dilbeek y a sans doute encore marqué des points. I Think I Like You…

Richard Hawley mérite plus beau compliment que ça. Le singer songwriter, guitar hero et crooner de Sheffield a éclaboussé la journée de sa classe. Tout de jean vêtu, l’ancien guitariste additionnel de Pulp (de 1998 à 2002 puis en 2011 et 2012) nous emmène dans sa ville natale et traverse des albums que toujours il lui dédie. Standing At The Sky’s Edge, Down in the Woods. Il y a un côté Mark Lanegan anglais chez cet homme là. Le tout doux Open Up Your Door et le rutilant final Heart of Oak« Nous sommes de Sheffield. Nous sommes anglais. Nous sommes européens et nous en sommes fiers. » C’est nettement mieux que le dernier disque de leurs anciens voisins exilés à Los Angeles les Last Shadow Puppets. Restent plus qu’At The Drive-In et Robert Plant avant le coup d’envoi du quart de finale à Lille et le ciel se remet à pleurer. À chialer comme une madeleine même. Les horaires de concerts n’ont pas été modifiés. Offspring sera en concurrence avec De Bruyne et Hazard. Tant pis pour lui.

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