Rock Werchter J1: family business

St. Paul and the Broken Bones © Olivier Donnet
Julien Broquet
Julien Broquet Journaliste musique et télé

Les soeurettes de First Aid Kit, les frangins de Marmozets et l’habitué tonton Jesse Hughes (Eagles of Death Metal). Werchter se la joue famille. Sous la protection de St. Paul…

À Werchter, ce n’est un secret pour personne: on laisse peu de place à la découverte. Du moins à celle qui a un peu d’allure, prend des risques et ne fait pas de tache. S’il y a quelques rares projets qu’on est agréablement surpris de voir fouler les pelouses et l’une des scènes de l’ogre festivalier, St. Paul et ses os cassés sont de ceux-là… Originaire de Birmingham (en Alabama, pas en Angleterre), le groupe de soul emmené par Paul Janeway, un binoclard rondouillard sorte de croisement entre Brittany Howard et Nick Waterhouse, a réussi sa journée. Il jouait il y a trois mois et demi dans une Rotonde. 300 personnes bien tassées. Il se produit aujourd’hui dans l’une des deux grandes tentes de Werchter. Enfin, peut-on encore parler de tente? Le Klub C (capacité 10.000 pelés et tondus) ressemble plutôt à une grande salle de concert. Amovible mais en dur. Avec gradins et déco géométrique… Les lieux sont bien remplis. Les applaudissements nourris. Le garçon a grandi dans une chorale gospel et fait produire son premier album, Half the City, par le claviériste des Alabama Shakes aux Fame Studios de Muscle Shoals où ont entre autres bossé Wilson Pickett et Otis Redding (dont il reprend d’ailleurs de temps en temps des chansons). C’est de la soul de blanc. Jouée en costards mais plus rock’n’roll que groovy. Rien d’inoubliable (tout ça manque de chansons) et en même temps ce qu’on voit de mieux de l’après-midi. Expédié soit dit en passant en 30 minutes montre en main. À ce rythme-là, on aura droit un jour à des sets d’un quart d’heure.

Eagles of Death Metal
Eagles of Death Metal© Olivier Donnet

Même si ce jeudi est la journée la plus excitante du week-end (notamment grâce au remplacement des Foo Fighters par Faith No More), elle reste pour l’instant en mode glandouille. Genre on se promène, on bronze et on boit des coups. Voire, pour les plus audacieux, on mange des huîtres… Ambiance familiale. Entre le country folk des soeurettes suédoises de First Aid Kit sans grand intérêt à part peut-être pour vendre des Renault Kadjar (la musique de la pub, c’est elles) et le rock grungy braillard insipide des Marmozets, les deux frères Bottomley, leurs deux potes Macintyre et leur chanteuse de frangine, le vieux Jesse Hughes, c’est un peu le tonton qui raconte des blagues à la fin des repas. « Vous avez entendu: les dieux du rock’n’roll nous ont envoyé leur bénédiction? », plaisante le moustachu après l’un des problèmes de son qui perturberont le concert des Eagles of Death Metal. Leur nouveau morceau Complexity se fait sans Josh Homme qui a participé à son enregistrement, le décrit comme « the musical equivalent of holding a lucky rabbit’s foot with the unlucky rabbit still attached » (on ne vous fait pas l’affront de la traduction) et a sa tronche sur l’artwork en mode Star Trek. Si Werchter n’a pas des allures de gigantesque Enterprise…

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