Rock Werchter Beach

Vu leurs bottes en caoutchouc, les festivaliers n'avaient pas prévu d'aller à Rock Werchter Plage. © Olivier Donnet
Julien Broquet
Julien Broquet Journaliste musique et télé

Manquaient que les vagues et les mouettes. Jeudi, on se serait presque cru à la plage pour le coup d’envoi du 42e Rock Werchter. De Kaiser Chiefs à Guy Garvey, pieds dans l’eau et châteaux de sable…

Ils sont forts chez Herman Schueremans. On s’attendait à marcher au pire dans la boue au mieux dans la paille. C’est finalement les pieds dans le sable (4000 tonnes ont été déposées sur la plaine brabançonne) qu’on a entamé le 42e Rock Werchter. En matant ses pompes, on se serait presque cru à Zeebruges du temps de feu l’Axion Beach. Sauf que contre les éléments de dame nature, même le plus organisé des festivals de l’hiver, pardon de l’été, a parfois du mal à lutter. La pluie se remet à tomber. Ce qu’il reste d’herbe devient marécage. Le sable se gorge d’eau. Bonne affaire pour le sympathique Guy Garvey. Le chanteur d’Elbow venu défendre Courting The Squall, son premier album solo, au Barn conquiert les curieux venus s’abriter. Le Mancunien s’y essaie à différentes couleurs, mêlant rock, jazz, blues, soul, mais toujours avec cette classe décontractée qui lui sied. Le ciel se calme avant d’avoir amoché complètement le site.

Si la journée de samedi avec Savages, PJ Harvey, Courtney Barnett sera celle des femmes, celle de jeudi, avec McCartney pour tête d’affiche, c’est un peu celle des vieux. Premier artiste à éveiller notre attention, Nathaniel Rateliff est un coup de coeur de l’ex-Beatle. Le bonhomme fait de la musique depuis plus de dix ans mais dès que Macca l’épinglait après l’avoir vu dans le Tonight Show, sa carrière était lancée. Il fourguait 20.000 albums en une semaine. Entre rock sudiste et soul, piano et saxophone, les barbus balancent mais sentent quand même vachement le réchauffé. Une première à Werchter qui flaire déjà la poussière.

Main stage, Kaiser Chiefs débarque pour la sixième fois sur la plaine et égale les performances de The Cure et de Metallica. Oh My God, I Predict A Riot, Ruby… Une machine à tubes pour stade de foot qui a l’air surtout d’intéresser quelques Anglais. L’Euro étant pour eux déjà terminé…

C’est jusqu’en début de soirée pas vraiment la grande foule même si apparemment l’ensemble des tickets pour la journée ont été vendus. Au Klub C, une tente en dur qui ressemble à une salle de concert, il y a plus de monde dans le fond l’oeil rivé sur les écrans géants que devant le vrai Barns Courtney. De toute façon. Rien de passionnant. Les festivaliers sous le regard des caméras sont par écrans géants interposés invités à s’embrasser ou se faire un hug. Original même si ça mène à quelques situations embarrassantes. Comme Gutterdämmerung. Cet opéra rock joué devant et derrière une toile de cinéma sur laquelle apparaissent Iggy Pop, Lemmy et Slash a quelque chose d’aussi intéressant qu’intriguant mais malgré la présence sur scène d’un Henry Rollins qui sert de narrateur, on perd assez vite le fil. Le pitch? Un ange punk est envoyé sur terre pour tester l’humanité et mettre le feu au monde. Le Ace of Spades de Motörhead fait son petit effet tandis que de grandes flammes réchauffent la température. Gutterdämmerung, le film muet le plus bruyant de la planète, fait sourire en attendant sir Paul. C’est déjà pas si mal.

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