Rock Werchter: A Cure for life

© Wouter Van Vaerenbergh
Julien Broquet
Julien Broquet Journaliste musique et télé

Vendredi soir, The Cure est revenu pendant un peu plus de deux heures sur 40 ans de carrière. Un concert best of généreux en attendant un nouvel album…

Visage blanc de clown triste. Coiffure ébouriffée de savant fou. Robert Smith est depuis longtemps devenu une icône de la pop culture. De celle comme Chaplin, Laurel, Hardy, Hitchcock que l’on reconnaît à leur silhouette. 40 ans se sont écoulés depuis la sortie du premier album de The Cure Three Imaginary Boys et 38 années ont passé depuis son premier concert à Werchter. Peu d’artistes dans l’histoire du rock ont exercé une influence aussi marquante sur leur public et s’il n’est plus de première jeunesse, parfois un peu à l’étroit dans son t-shirt vintage, il a retrouvé pendant deux grosses heures vendredi sont âme adolescente.

Werchter aime repasser les plats et faire dans le réchauffé mais The Cure est l’un des rares à s’y être produit durant chaque décennie depuis les années 80. Et ce sans qu’on y trouve à redire… Le festival n’affiche pas complet mais la journée, elle, est bien évidemment sold out. Dans la foule, on repère quelques Robert junior. Cruel le look de corbeau sous un soleil de plomb et par pareille fournaise…

Son chanteur l’a annoncé lors de l’intronisation du groupe au Rock and Roll Hall of Fame. Le quatorzième album de The Cure, le premier depuis dix ans, est terminé. Il est (encore une fois) présenté comme son dernier (aussi comme le plus triste et dramatique) et a été fabriqué dans le studio où a été enregistré Bohemian Rhapsody… Aucun inédit. The Cure s’est pendant deux heures et quart et une petite trentaine de morceaux promené dans son imposante et romantique discographie. Un best of bien balancé. Un vrai concert de tête d’affiche. Lovesong, Pictures of You, Fascination Street, Just Like Heaven, A Forest… Tandis que sous tente, Kylie (Minogue) assure le show avec une armada de danseurs et des changements de tenue à la Grace Jones, The Cure aligne les classiques tout en sobriété. Cinq morceaux de Disintegration (30 ans, ça se fête), quatre de Wish et de The Head on the Door… Accompagné de son inévitable et inimitable bassiste Simon Gallup, du claviériste Roger O’Donnell, du batteur Jason Cooper (arrivé dans The Cure en 1995 après avoir répondu à une petite annonce mystérieuse dans le Melody Maker), et de Reeves Gabrels (qui a bossé pendant plus de dix ans avec David Bowie avant de devenir le guitariste du groupe en 2012), Robert exerce toujours autant de fascination. Un long rappel composé de Lullaby, Friday I’m In Love (ça tombe bien avec le calendrier), Close to Me, Why Can’t I Be You et Boys Don’t Cry parachève le travail. La Cure n’est pas tant de jouvence que de nostalgie mais efficacité garantie…

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