Oya Festival – Norway of live

© D.R. / Oya Festival

Avant de prendre la route d’Hasselt où débute ce jeudi le Pukkelpop, The National, Broken Bells, Major Lazer et autres Flaming Lips faisaient les zouaves à Oslo, au Oya Festival. Petite virée en Scandinavie.

Institution en Norvège, comme le fjord, le saumon et la bière à 8 euros (un barman nous expliquait en gagner 4000 par mois, ça aide à relativiser même s’il compte les pourboires), le Oya Festival se déroule chaque été dans le centre d’Oslo sur les ruines d’un château médiéval, dans le Middelalderparken, le plus vieux de la ville. Iggy et ses Stooges, The Specials, Paul Weller, voire Pavement pourraient donner aux gamins norvégiens (Sara, Nina, Ingrid, Lars, Jonas…) l’impression d’une affiche moyenâgeuse, Oya est tout sauf poussiéreux.

D’abord parce que ce festival est plus propre qu’Esperanzah !. Mettez en doute les qualités des petits gosses ramasseurs de gobelets et on les soumettra pour vous au test du contre-la-montre. Un jet de verre. Moins de 30 secondes. Et vous êtes bons pour payer la prochaine tournée… Sont forts ces Norvégiens.

Ensuite aussi parce ce que la programmation reste pointue et dans l’air du temps avec des tonnes de petites groupes locaux. Oya, c’est d’ailleurs l’occasion de déblayer le terrain avant le Pukkelpop. Et notamment de voir The National.

Il est 13 heures, mercredi, quand les Américains ouvrent le bal dans l’Opéra & Ballet de Norvège. Le plus grand théâtre d’art scénique et de musique du pays….. Un bâtiment à la drôle d’architecture. Au bord de l’eau.

Matt Berninger s’avance dans la salle en marchant sur les quelques rares fauteuils vides et lève (comprenez aide à se mettre sur leurs deux jambes) deux spectatrices. Il en faut plus au pays des fjords pour provoquer l’effet Danette…  » Ca fait longtemps qu’on n’a plus joué aussi tôt dans la journée… «  On veut bien le croire. Et devant des gens assis aussi… The National n’en donne pas moins un bon concert. Même quand on n’est pas aussi convaincu par High Violet, sorti cette année, que par le reste d’une discographie nettement plus tendue et habitée, on ne peut que s’incliner devant la classe et le son des cinq Américains. Pour l’occasion accompagnés de cuivres.

Danger Danger…

On les retrouvera dans la nuit. En spectateurs. En train de boire un petit verre avec un Yeasayer qui vient de se faire cambrioler – » Ca va. Apparemment ils n’ont piqué que mon vélo… «  -. Mais pour ça, on aura dû partir à la chasse au Caribou. Autre projet, autre contexte et, heureusement, autre ambiance… La traque mène au Bla (prononcez Ble) où Dan Snaith se produit dans le cadre des Oyanatt. Le festival proprement dit se termine chaque jour sur le coup de 23 heures mais la fête se poursuit dans différents clubs de la ville. Avec des tarifs à moitié prix pour ceux qui ont assisté aux concerts de la journée. Animal imprévisible, le Caribou est cette année revenu à la charge avec Swim et il a décidé de se réfugier sur les dancefloors. Odessa, Sun… C’est remuant à souhait. Joué avec de vrais instruments. Belle bête assurément.

Plus féroce en tout cas que la souris de tous les dangers capturée sans poser de piège. On est sur le site, jeudi, quand Danger Mouse sonne l’heure de la récréation, de sa récréation. Flanqué du leader des Shins, Brian Burton a sorti avec Broken Bells l’un des disques pop vintage les mieux foutus de 2010. Costard. Coupe Jackson Five. Mr Cool, passe du clavier à la batterie, pendant que son comparse James Mercer roucoule et joue de la gratte. Les secondes voix aussi sont à tomber. Cosmique.

Lazer Game

On reste évidemment dans l’espace, vendredi, avec les Flaming Lips et leur concert en technicolor. Wayne Coyne, dans sa bulle (une vraie, en plastique transparent), marche sur le public, fait péter les confettis, se badigeonne de faux sang. C’est la fête comme on la fait au pays des petits hommes verts… Ou du moins comme aiment l’orchestrer ces farfelus d’Américains. On a connu set plus efficace (les Lips snobent Race for the prize, The Yeah Yeah Yeah Songs) mais les Norvégiens se prennent au jeu. Surtout quand il s’agit d’imiter des animaux à coups de miaou et de wouf wouf…

Ils ont beau se montrer particulièrement calmes pendant les concerts de rock (calmes mais polis), les Scandinaves savent mettre le souk. Et Major Lazer se charge de leur donner un coup de main. Diplo, croisé à l’hôtel en train de raconter le compte avec MIA, prend seul (sans Switch) en charge la musique (un grand fourre-tout électro/reggae/dance hall) tandis que deux entertainers chauffent le public avec des danses suggestives. Très sex pour un vendredi après-midi… Et un peu glauque, lors du DJ set du soir. Quand un mec, sans bras ni jambes, monte sur scène et simule une petite baise avec la danseuse toujours déchainée… Bon d’accord. Major Lazer est présenté comme un personnage de cartoon, un ancien commando jamaïcain qui a perdu un bras dans une guerre secrète contre les zombies… Mais ça le fait quand même qu’à moitié. Disponible sur la toile. On vous laisse juger.

Julien Broquet, de Oslo

The National : le samedi, de 19h25 à 20h25, sur la Main Stage. Caribou : le samedi, de 16h à 16h50, au Château. Broken Bells : le samedi, de 20h25 à 21h15, au Marquee. The Flaming Lips : le jeudi, de 0h45 à 2h, au Marquee. Major Lazer : le vendredi, de 18h10 à 19h, au Dance Hall.

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