Nuits Bota: Fakear, somptueux dompteur de MPC

Fakear © ISOPIX

Ayant fraîchement sorti son troisième opus All Glows, Fakear offrait aux Nuits une soirée tour du monde, transportant le public avec ses sonorités venues d’ailleurs.

Tête de gondole de Nowadays Records où l’on retrouve l’avenir de la french touch électro (Clément Bazin, Douchka, Jumo…), Théo Le Vigoureux, plus communément appelé Fakear, est maintenant bien ancré dans ce paysage des jeunes producteurs français qui réussissent dans leur pays mais aussi internationalement puisqu’il vient de terminer quelques dates au Royaume-Uni avant de se diriger vers l’Allemagne cette semaine et de s’envoler vers l’Amérique du Nord juste après. Entre tous ces voyages, il faisait halte à Bruxelles samedi soir pour sa troisième expérience aux Nuits, devant un chapiteau archi-complet, bis repetita de 2015 et 2016.

En mise en bouche, Fakear nous proposait Geoffroy, le jeune espoir canadien déjà comparé à Chet Faker ou Sohn. Une première partie emboitant parfaitement le pas à ce que nous réservait la suite de la soirée, sans chercher à en faire de trop. Et justement, la suite, c’était All Glows, littéralement « tout brille », le nouvel album du producteur caennais. Ce qui brille en tous les cas, ce sont les yeux des fans dès les premières notes. La performance aussi, même si certains aspects n’ont pas semblé assez convaincants. On aurait pu déjà reprocher à Fakear de ne pas s’être aventuré hors des sentiers battus pour ce troisième album, bien que réussi, mais virant plus vers la pop que vers l’éclat de ses premiers EP, le morceau Something Wonderfulétant un bon exemple. L’album pourrait faire une bonne soundtrack d’une après-midi ensoleillée, mais ne vaut pas ses projets précédents.

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Malgré un concert plaisant, il manquait ce « truc »

Trois albums et deux fois plus d’EP: le répertoire de Fakear est tout de même fourni et qualitatif. S’appuyant beaucoup sur ses titres phares comme La Lune Rousse, Out of Reach, Damas ou Hinode, il fait voyager la foule aux quatre coins du monde grâce à leurs accents dépaysants, mélangeant des tonalités asiatiques, orientales, tropicales… Bref, exotiques. Véritable maestro des MPC, il le prouvera quand ses musiciens s’écarteront l’espace de quelques titres, le laissant s’amuser sur ses consoles, frappant ses carrés à une vitesse frénétique. Improvisation ou répétition? Cela restera probablement un secret de fabrication mais la prouesse reste évidemment notable. Tout cela contribue au fait que le concert était agréable et planant, ce qui est à priori le but recherché dans la musique de Fakear.

Là où naît le problème du concert, c’est l’énergie qu’il dégageait. Si on a pu apercevoir parmi les musiciens une harpiste déchaînée qui avait visiblement envie de retourner le chapiteau, on ne peut pas en dire autant des quatre autres acteurs sur la scène. Batteur, bassiste et claviériste étant presque invisibles durant toute la durée de la représentation. Fakear, lui, apparait un peu timide, ne communiant pas entièrement avec son public, performant toutefois avec un réel professionnalisme un show vraiment bien mis en oeuvre.

Guillaume Scheunders

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