Ne soyez pas triste: le premier album de Peritelle en écoute intégrale et commentée

Peritelle: Carl, Sika, Versatyl, Zomb © Alice Khol
Kevin Dochain
Kevin Dochain Journaliste focusvif.be

Supergroupe hip hop/indé bruxellois regroupant des membres de Carl et les Hommes-boîtes, Fou Detective, Veence Hanao ou les Froesheleirs, Peritelle sort son premier album ce 3 mai, en marge d’une première partie de Kate Tempest aux Nuits Bota. On vous le propose ici en exclu, commenté par le groupe.

Déjà remarqués lors d’une poignée de concerts plus WTF l’un que l’autre, notamment grâce au vrai-faux duplex « intersidéral » et écolo avec le duo Alek et les japonaises -à mourir de rire-, le groupe composé de Carl (Les Hommes-boîtes, Facteur Cheval), Versatyl (Fou Detective, La Pieuvre), Zomb (Veence Hanao, Froesheleirs) et SiKa (Froesheleirs) livre ici son premier album sur un label créé pour l’occasion, GNiGNiGNiGNiGNi. Un disque tantôt désabusé, tantôt rigolard, mais toujours pertinent et aux textes particulièrement soignés: on a voulu profiter de cette première pour laisser au groupe le soin de commenter chacun des huit titres qui le composent.

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21 broches

« C’est le nombre de broches qui composait la prise Péritel, disparue officiellement en 2015. Nom de connectique qui donne son nom au groupe. Le track est une accumulation nostalgique et absurde de connectiques, principalement des années 90. Les corps entrelacés font référence à l’image vidéo « tramée » d’avant le révolution HD et l’image pleine. Une intro quelque peu passéiste, fieu! »

Le Jardin

« Une ode à la nature et au jardinage, avec un cadavre de femme à la clef. « Il était temps de sortir de chez moi », rencontrer une militaire étrange dans une forêt, ou s’alcooliser gentiment à côté d’un corps fraîchement enterré, le meilleur des engrais! »

Puissantes pattes palmées

« « Rien à foutre, comme une loutre »! Tel pourrait être l’esprit global du projet PERITELLE, une devise à appliquer au quotidien. On apprécie chez la loutre son regard déterminé. La loutre a toujours une longueur d’avance. La loutre c’est aussi Versat Versatyl évoluant dans le monde animal, monde dans lequel Carl tente d’apprivoiser sa phobie sociale. »

Salle des machines

« Qui de plus chelou et perché sur la scène belge qu’Alek et les Japonaises? On les retrouve ici en featuring, le temps d’un refrain digne d’un space opéra hyper premier degré. Ils sont en quelque sorte des divinités venues nous avertir de graves dangers écologiques! Un morceau eco-friendly. Les hommes foutent la merde dans l’espace à la recherche de nouvelles planètes, tandis que des robots ouvriers s’affairent dans la salle des machines, rêvant d’une foutue lueur d’humanité. »

Romance

« Hommage non dissimulé à… Danny Brillant, et ouais mec! Sur un ton faussement Aznavourien, Carl et Versat Versatyl présentent deux récits distincts, un accident de voiture et une mauvaise descente d’alcool, avec comme refrain commun, « Pourquoi suis-je là? » Spectateurs de nos propres vies. »

Deux histoires pour le prix d’une; Le Blog et Le Masque

« Le refrain qui arrive en fin de morceau a été repris comme titre d’album, Ne soyez pas triste. Sur une prod très chill et progressive de SiKa, deux histoires sans rapport si ce n’est le ton et le flow apaisé. Carl évoque sa rencontre avec cette créature unicellulaire qu’on appelle le blob. Versat Versatyl parle de faux semblants et de son activité de régisseur de cinéma. Chercher l’émotion de temps à autre, de manière diffuse, au milieu de tracks barrés et plus festifs, c’est aussi une des volontés de PERITELLE. Ce morceau la résume parfaitement. »

Terre

« Peut-être la réponse, ou l’épilogue, du track Salle des machines. Une version ultra pop, volontairement proche du kitsh, dont le but est clairement d’être une feel-good song. Rien de sombre ne peut t’arriver pendant l’écoute de ce morceau, tu deviens invincible et tu chantes avec nous ce refrain naïf. Dis à la Terre que tu l’aimes! »

Transition

« Transition dénote dans le projet. C’est une production plus actuelle, avec des subs à la 808, quasi trap. Un morceau moins foufou que le reste, avec un contenu relativement sérieux. Deux solitudes évoluant dans des environnements différents, un arrière-goût de fin du monde. Deux solitudes qui continuent de s’émerveiller de petites choses. Comme dans Le Jardin, il y a l’idée d’avancer, d’aller vers autre chose. Transition clôture l’album. »

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