ROCK | Avec le retour surprise de Bowie, c’est d’ores et déjà l’un des moments les plus étranges de 2013.
MY BLOODY VALENTINE, M B V, AUTO-PRODUCTION. ****
Quand à la fin janvier, Kevin Shields, grand manitou de My Bloody Valentine, annonça sur scène la sortie d’un nouveau disque deux jours plus tard, tout le monde a cru à une bonne blague. Un successeur à Loveless, sommet de pop bruitiste publié 22 ans auparavant (autant dire dans une autre vie)? Un 3e album maintes fois annoncé, reporté, annulé, pour finalement être balancé en dilettante en digital? Après tout, c’était peut-être la meilleure méthode pour désacraliser un disque sanctifié à l’avance. Car à l’instar de son titre, ce tant attendu m b v ne surprend pas, évitant de chercher midi à quatorze heures. Un comble pour ce maniaque obsessionnel de Kevin Shields?…
La cathédrale sonore montée par My Bloody Valentine est pourtant toujours aussi impressionnante. Le style est connu –She Found Now et plus encore Only Tomorrow qui démarrent l’album auraient pu sortir en 93. Le montage n’en est pas moins saisissant, voix droguées et traînantes qui planent en pleine tempête sonique. My Bloody Valentine reste ce volcan aussi terrifiant que fascinant: on le pensait éteint et le voilà qui vomit à nouveau un magma de larsens, bourdon de guitares sur lequel vient se greffer, toujours, la mélancolie pop. A ce jeu-là, New You tient de l’éclaircie, isolée entre deux orages. La fin de m b v montre en effet que Shields ne lâche rien. Sur Wonder 2 -percus hystériques sur guitares industrielles en fusion-, il pousse même encore un peu plus loin le(s) bouchon(s), ajoutant de nouvelles couches à son millefeuille bruitiste. Terrible. Dans tous les sens du terme…
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