Mac DeMarco/Jawhar: les Nuits Bota prennent le soleil

Mac DeMarco © Olivier Donnet
Julien Broquet
Julien Broquet Journaliste musique et télé

Avec Jawhar Basti en folkeur lumineux et Mac DeMarco en mode relax et foireux, dimanche était le jour des « seigneurs ».

Il y a des soirées moyennement excitantes aux Nuits. Comme celle de lundi. Puis il y en a d’autres, celle de dimanche par exemple, où on ne sait où donner de la tête. Où on aimerait jeter une oreille à la Rotonde, se promener le tympan à l’aventure avec Juana Molina, pendant que l’autre sue à grosses gouttes dans le chapiteau devant ce glandouilleur de Mac DeMarco. Faut faire quelque chose d’ailleurs… Sous cette tente, c’est le sauna, le cagnard, l’enfer. Pas un pet d’air. Une chaleur de bête. Et un thermomètre qui s’affole… D’autant plus pénible que l’endroit est bourré massacre et que le son est crado. Bien déglingué, le bassiste du Canadien semble avoir autant de mal à jouer qu’à causer. Heureusement, dents du bonheur et sourire attardé, Mac a les vibes. DeMarco, c’est un peu, beaucoup, la coolitude incarnée.

Kneel for Neil… Entre Ode to Viceroy, son hommage aux cigarettes bon marché, Freaking out the Neighbourhood, son excuse à papa maman pour être la « honte » de la famille et la terreur du quartier, et un petit bain de foule, le natif de Duncan fait s’agenouiller le Bota (plus au propre qu’au figuré) pour son compatriote Neil Young en reprenant Unknown Legend, le titre d’ouverture d’Harvest Moon. Evidemment, on sort de là heureux et de bon poil. DeMarco a du soleil dans ses guitares. Mais il a déjà bien davantage rayonné…

Gare au Jawhar

Non, vraiment, dimanche, le meilleur concert qu’on a vu, c’est celui de Jawhar. D’abord parce que le Tunisien installée dans le Hainaut a une voix exceptionnelle et un album, Qibla Wa Qobla, splendide sous le bras. Ensuite parce qu’il parvient sur scène à en recréer la magie. Un peu comme si Nick Drake et Syd Matters s’étaient perdus dans le Sahara pour composer à dos de chameau une pop folk du soleil et des dunes. Guitare, banjo, claviers, basse, batterie, glockenspiel… C’est classe. C’est joli. Et ça fait voyager. Que ce soit en anglais ou en arabe. Idhalil et Habbouni suspendent le temps… Besoin de dépaysement? Jawhar sera notamment à l’An Vert (Liège) le 23 mai, au parc du Cinquantenaire le 22 juin et à Bruxelles-Les-Bains le 12 juillet.

En attendant, si les Beach Boys étaient des Martiens, avaient 40 ans de moins et chantaient en français, ils s’appelleraient Le Colisée. Fringués de combinaisons spatiales, les loustics, vainqueurs l’an dernier du concours Du F. dans le texte, continuent à papillonner dans une pop décomplexée et moderne construite sur guitares, synthés, percus et harmonies vocales. Tu as Eden Hazard? Séquence nostalgie dehors. Tandis que ça picole sur les marches du jardin, une bande de joyeux trentenaires retombent en enfance et s’échangent leurs vignettes Panini. A quand un numéro spécial consacré aux festivals d’été ou à la scène indé?

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