M83 contre le FN dans une affaire de droits d’auteur

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Douche froide pour Anthony Gonzalez, le leader du groupe français M83: leur tube « Midnight City » a été utilisé sans son accord dans une vidéo pour la promotion du Front National français.

Le pot-aux-roses a été découvert lors de l’émission Le Petit Journal présenté par Yann Barthès, datée du 6 avril dernier. Le présentateur a fait diffuser sous les yeux de Julien Rochedy, directeur et porte-parole du Front National pour la jeunesse, une vidéo postée par un militant anonyme sur YouTube et reprise sur le site « Les jeunes avec Marine ». Une vidéo où on entend en fond sonore Midnight City, du groupe antibois M83. Coup de sang sur Internet. Parce que personne n’a jamais demandé leur avis aux membres du groupe. Sur la page Facebook de M83, Anthony Gonzalez s’insurge: « J’ai découvert avec horreur que le Front National utilisait Midnight City dans l’une de ses vidéos de campagne. Ils l’ont fait sans mon autorisation, et je suis consterné par leur manque de respect artistique. » Et le fondateur du groupe de préciser dans ce même message que la musique de M83 est apolitique et que se retrouver associé au Front National n’est pas pour le remplir de joie. A la demande de leur label, Naïve, la vidéo incriminée a été retirée.

Le parti de Marine Le Pen réagit aussitôt, publiant sur son site officiel un communiqué de presse pour se dédouaner de toute responsabilité dans cette affaire, précisant que cette vidéo est le fait d’un particulier sans aucun contact avec l’équipe de communication de la candidate. Et provoque la colère de Patrick Zelnik, la directeur de Naïve, qu’il exprime sur leur groupe Facebook: « Lorsque le Front National mentionne M83 comme « chanteur inconnu jusque-là », nous tenons à préciser que l’artiste en question a vendu dans le monde entier depuis octobre 2011 250.000 albums Hurry Up, We’re Dreaming, et 500.000 singles Midnight City. Il est une des fiertés de l’industrie musicale Française et le succès le plus retentissant à l’export de ce début 2012. »

Ce n’est pas la première fois que des politiques se font prendre à utiliser des oeuvres sans demander l’autorisation. En 2009, l’UMP, le parti de Nicolas Sarkozy, avait utilisé tout aussi illégalement la chanson Kids du groupe MGMT lors d’un meeting. L’affaire s’était terminée avec 30.000 euros de dommages et intérêts à payer pour le parti.

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Marianne Delaforge (stg)

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